Economie de la défense et industries des petits Etats européens : diversité et recomposition des capacités industrielles nationales au niveau de la construction de plateformes dans un secteur en mutation
Auteur / Autrice : | Adrien Caralp |
Direction : | Jacques Sapir |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Economie des institutions |
Date : | Soutenance le 15/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Wally Struys |
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Bellais, Fanny Coulomb, Jacques Fontanel, Jean Joana, Julien Vercueil |
Résumé
Alors que la période qui suit la fin de la guerre froide est caractérisée par une restructuration profonde des industries de la défense au niveau mondial, la plupart des études portent sur les mutations à l’œuvre au sein des principaux pays producteurs et de quelques grands pays émergents. Face à cette situation, ce travail doctoral s’intéresse plus spécifiquement au cas des « petits Etats ». La littérature spécialisée tend en effet généralement à considérer qu’après la fin de la course aux armements qui caractérise la période de l’affrontement bipolaire, seules les principales puissances conserveraient la maîtrise de la conception d’armements sophistiqués alors que les Etats aux budgets militaires significativement plus faibles n’auraient d’autre possibilité que d’accepter un rôle de plus grande subordination à travers une modalité principale : l’intégration au sein des chaînes de valeur des principaux producteurs mondiaux en tant que fournisseurs de systèmes, sous-systèmes et composants. Dans ce cadre, la capacité à concevoir des plateformes (véhicule, navire, sous-marin, avion, hélicoptère…) échapperait définitivement aux « petits Etats » et serait le seul apanage des grandes puissances. Partant du constat du maintien de capacités au niveau de la construction de plateformes dans plusieurs « petits Etats » européens, ce travail s’interroge sur les conditions dans lesquelles ces derniers sont parvenus à conserver un tel niveau de compétence industrielle. Organisé autour de quatre études de cas (Suisse, Finlande, Pays-Bas et Suède) dans trois secteurs distincts (terrestre, naval et aéronautique militaire), il cherche à comprendre si ces capacités constituent un héritage du passé tôt ou tard condamné à disparaître, ou si elles s’insèrent dans des stratégies viables et potentiellement transposables à d’autres trajectoires nationales. Pour ce faire, ce travail commence par revenir sur les apports des principales recherches françaises dans le champ de l’économie de la défense, puis il mobilise les travaux de Michael Porter sur le positionnement concurrentiel et sur les déterminants de l’avantage concurrentiel national afin de les appliquer à l’étude des industries militaires des « petits Etats ».