Trois essais empiriques sur l’identification de l’aléa moral en assurance
Auteur / Autrice : | Alexandre Godzinski |
Direction : | Pierre-Yves Geoffard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Analyse et politique économiques |
Date : | Soutenance le 16/10/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....) |
Jury : | Président / Présidente : Arnold Chassagnon |
Examinateurs / Examinatrices : Arthur Charpentier, Philippe Février, Raphaël Gusdorf, Pierre Picard |
Mots clés
Résumé
L’aléa moral est une source de distorsion économique. La prédiction classique dans un cadre simple est qu’une meilleure couverture conduit à un effort moindre. Cette thèse étudie dans quelle mesure cette prédiction est ou non vérifiée empiriquement dans des cadres plus complexes. Le premier chapitre s’intéresse aux absences pour raison de santé. La politique étudiée est le jour de carence pour arrêt maladie dans la fonction publique de l’Etat en France. Cette politique de remboursement moins généreuse a notamment pour but de réduire l’absentéisme. Elle conduit à une baisse de la prévalence des absences de courte durée. Mais elle conduit aussi à une hausse de la prévalence des absences de longue durée. En conséquence, la prévalence de l’ensemble des absences pour raison de santé reste inchangée. Les deux chapitres suivants s’intéressent aux systèmes de bonus-malus d’un assureur automobile irlandais. Le deuxième chapitre s’intéresse à l’introduction d’un état très protecteur : la protection à vie du bonus. Cette protection est octroyée automatiquement et gratuitement aux assurés sous des conditions restrictives d’historique de sinistre et d’ancienneté. Comparé à la situation dans laquelle cet état protecteur n’existe pas, le taux de sinistre des assurés protégés augmente, tandis que le taux de sinistre des agents non protégés diminue, dans l’espoir d’être récompensés par la protection. L’existence de la protection est à l’origine d’un transfert intertemporel. Les assurés renoncent à de l’utilité présente en exerçant un effort supérieur, afin d’être récompensés par la protection et de profiter d’une utilité future plus élevée due à un effort moindre. Le troisième chapitre étudie la réaction juste après que l’assuré est récompensé par la protection à vie du bonus. Le taux de sinistre augmente immédiatement, mais seulement quand la protection existe depuis quelque temps. Cela suggère que l'effet d'un changement incitatif dépend de sa nature, mais aussi de son contexte.