La conscience comme auto-représentation
Auteur / Autrice : | Jacques Megier |
Direction : | Jérôme Dokic |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie et sciences sociales |
Date : | Soutenance le 11/10/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Pascal Engel, Daniel Andler, Denis Perrin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse, qui relève de la philosophie de l'esprit, consiste en la défense d'une version de la théorie auto-représentationnelle de la conscience. En acceptant d'une part la notion d'état mental possédant un certain contenu qui peut être conscient ou inconscient, et d'autre part l'hypothèse plausible que le contenu de tout état mental consiste en une représentation, alors le problème de la manifestation de la conscience s'appliquant au contenu de CERTAINS états mentaux acquiert intelligibilité dans ce cadre. Il peut être compris comme la recherche d'une structure de représentation qui donne lieu à cette manifestation. Pour certains auteurs (Fred Dretske, Michael Tye et dautres), des conditions particulières dans la représentation directe de l'objet y suffisent, pour d'autres (en particulier David Rosenthal) il y faut une méta-représentation de l'objet sous certaines conditions. Ni l'une ni l'autre de ces structures ne s'avère cependant suffisante pour justifier la démarcation entre états mentaux conscients et inconscients, et pour caractériser la phénoménalité de la conscience. En prenant alors au sérieux l'intuition forte d'auto-référentialité de la conscience (présente déjà chez Aristote - suivant certaines interprétations -, reprise par Brentano, Sartre, et ces dernières années, par Uriah Kriegel et plusieurs autres), on est conduit à proposer, pour les états mentaux conscients, une structure d'auto-représentation (de la représentation) de l'objet qui sous-tend une intentionnalité consciente duale dirigée vers l'objet et en même temps vers elle-même. on résout ainsi les problèmes de la théorie méta-représentationnelle, mais il faut monter que ce schéma est intelligible, que le risque de régression à l'infini dans les capacités repésentationnelles de la conscience n'existe pas, et que de robustes intuitions sont ainsi éclairées, telles que la structuration du champ conscient entre premier plan et arrière-plan, et le lien entre conscience d'arrière plan, ou marginale, et conscience de soi. Ce lien dérive du fait que la conscience marginale, dans la perspective de l'auto-représentation, est la conscience de la conscience d'objet, et se qualifie aussi comme conscience subjective, c'est à dire conscience ''pour moi'' de l'objet. Et la conscience de soi se construit à partir des épisodes de conscience subjective. L'étude du rapport entre structures de représentation mentale consciente et configurations neuronales spatio-temporelles qui les produisent dans le cerveau est hors du domaine du présent travail, mais la présence nécessaire de ces relations demeure à l'arrière-plan, et affleure dans la réflexion quand cela peut être éclairant.