De Reims à Varennes : les langages de l’autorité politique dans la France révolutionnaire
Auteur / Autrice : | Roberta Kelly Soromenho Nicolete |
Direction : | Frédéric Brahami |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études politiques Option Philosophie politique |
Date : | Soutenance le 27/09/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Eunice Ostrensky |
Examinateurs / Examinatrices : Newton Bignotto de Souza, Antoine Lilti, Christian Edward Cyril Lynch |
Mots clés
Résumé
Servant de titre à notre travail, la distance entre Reims, terre de sacre royal, et Varennes, village où Louis XVI et sa famille ont été pris en flagrant délit de fuite, est une métaphore de l’érosion du langage de l’autorité politique (notamment, le droit divin des rois) au cours du XVIIIe siècle et de la concurrence entre les discours de résistance aux autorités traditionnelles et ceux qui proposèrent un nouvel ordre politique sur la base des fondements théoriques et abstraits de la France du dix-septième siècle (le constitutionnalisme, le contractualisme, entre autres discours). Nous mettons en lumière pamphlets, brochures, actes parlementaires et documents administratifs et de gouvernement, écrits à l’occasion du sacre et du procès engendré par la fuite du Roi, ceux-ci n’étant pas à strictement parler, des œuvres classiques de la théorie politique. Toutefois, systématiquement analysées sans omettre de les articuler aux travaux de philosophie politique de l’époque largement connus, de telles sources permettent d’observer la dynamique de l’autorité politique, tout comme les disputes relatives à la définition de la nature et aux limites du (corps) souverain, portées par différents langages politiques de l’histoire. En réalité, dans la présente recherche, l’autorité politique est, pour paraphraser John Pocock, une activité discursivement constituée. Loin d’affirmer que de tels discours auraient été intronisés seulement au moment de la rupture, c’est-à-dire pendant les évènements qui marquèrent la Révolution Française de 1789, dans notre travail nous soutenons qu’au regard des écrits des auteurs analysés, les langages politiques gardent une forte ressemblance avec ceux qui étaient déjà en circulation et avaient pour but de contester l’ordre en vigueur, utilisés au cours des décennies antérieures à la période révolutionnaire, dès l’Ancien Régime. En réalité, notre hypothèse interprétative indique autant les effets de la rupture qu’une certaine continuité des langages dans un contexte particulier de l’histoire.