''Dreaming of electric sheep'' Les cycles techno-économiques du système mondial et le développement technoscientifique en Équateur : sources et limites du projet postnéolibéral ( 2007 – 2016 )
Auteur / Autrice : | Henry Chavez |
Direction : | Jonathan Friedman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Socio‐économie du développement |
Date : | Soutenance le 15/09/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Rigas Arvanitis |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Dufoix, Gérard Duménil, Hebe M. C Vessuri |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Sur la base d’une étude historique des rapports entre les cycles techno-économiques du système mondial et le processus de transformation économique, politique et idéologique d’un pays périphérique comme l’Équateur, cette recherche présente une analyse critique sur le processus de développement du champ technoscientifique de ce pays et le projet de modernisation postnéolibéral mis en place par son gouvernement entre 2007-2017. L’exposition est organisée en deux parties. La première analyse les rapports entre les transformations techno-économiques mondiales et les cycles économiques et politiques locaux ; les rapports entre ces cycles, les vagues de modernisation du système d’éducation supérieure équatorien et la reproduction des élites locales ; et enfin, les rapports entre ces deux derniers et le processus de développement scientifique, technologique et industriel du pays. La deuxième partie est consacrée à l'étude en détail du dernier de ces cycles, caractérisé par la mise en place du projet postnéolibéral de modernisation technoscientifique. Cette étude se focalise particulièrement sur trois projets : la réforme de l’éducation supérieure, le programme de bourses d’étude à l’étranger et le projet de construction de Yachay, une ville dédiée à la science, à la technologie et à l’innovation. Les résultats de ces analyses dévoilent le caractère idéologique de ces projets, conçus et dirigés par un même réseau d’intellectuels et financés par l’essor des exportations de matières premières qui a accompagné cette phase ascendante du cycle périphérique. Enfermés dans leur quête idéologique d’un modèle de développement alternatif et les contraintes imposées par les processus de transformation du système mondial, ces acteurs ont fini par produire un projet de modernisation contradictoire basé sur une abstraction empirique adaptée à leurs besoins de légitimation politique. La fin de l’essor économique a dévoilé les limites de ce projet idéologique dont les résultats concrets sont une plus lourde bureaucratie, le gaspillage des ressources publiques et l’accumulation de pouvoir. Nous suggérons que ce résultat est un effet du décalage entre les cycles de transformation à la périphérie et au centre du système mondial et du processus de reconfiguration global liée à la montée de l’influence chinoise et au déploiement de la dernière vague de transformations techno-économiques. Cette recherchée s’inscrit ainsi dans la lignée de réflexion sur les transformations du système mondial.