Thèse soutenue

Le conflit entre développement et sauvegarde du patrimoine culturel en Italie pendant les Trente Glorieuses. : le cas de Syracuse (1945-1976)

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Auteur / Autrice : Melania Nucifora
Direction : Marie-Vic Ozouf-Marignier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Territoires, sociétés, développement
Date : Soutenance le 12/07/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Isabelle Backouche
Examinateurs / Examinatrices : Roberto Balzani, Olivier Ratouis, Gábor Sonkoly

Résumé

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Le point de départ de ce travail est une critique du récit historiographique sur le conflit entre développement et préservation du patrimoine et du paysage qui porte sur la catégorie interprétative de la spéculation, vision qui reprend au niveau historiographique le discours militant de l’époque, se basant sur les catégories d’intérêts, de corruption, de « blocco edilizio », expression qui indique un bloc social constitué par les propriétaires de terrains, les sociétés immobilières et la classe politique dominante. Selon ce récit, l’entière période des Trente Glorieuses est vue comme l’échec du public et toute responsabilité en est attribuée à la volonté de la classe politique nationale et locale, sans distinctions entre la période dite du « centrisme », caractérisée par la présence solitaire au pouvoir du parti catholique (la Démocratie Chrétienne) et la période dite du « centre gauche » caractérisée par l’alliance entre parti catholique et parti socialiste autour d’un programme « réformiste », dont l’un des points fondamentaux est la réforme de l’urbanisme. Le cas de Syracuse, analysé dans une perspective d’histoire urbaine mais toujours par rapport au processus nationaux, part de la déconstruction de la narration dominante des « dommages » infligés à la ville en tant qu’elle résulte d’une approche idéologique remontant à la vision élitiste d’une minorité d’intellectuels, reprise et utilisée dans la lecture de ce processus par la gauche radicale pour démolir l’expérience réformiste. Nous visons au contraire à souligner l’importance des savoirs techniques et disciplinaires, de l’articulation des apparats bureaucratiques héritée de l’avant-guerre et des orientations de la jurisprudence nationale. Cette approche nous permet d’établir une distinction entre les deux phases politiques qui représente à notre avis un véritable facteur de discontinuité dans la période concernée.