Thèse soutenue

Hygiène publique et construction de l'Etat grec, 1833-1845 : la police sanitaire et l'ordre public de la santé

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Auteur / Autrice : Athanasios Barlagiannis
Direction : Patrice Bourdelais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 05/05/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Anne Rasmussen
Examinateurs / Examinatrices : Anastassios Anastassiadis, Kōstas Kōstis, Christelle Rabier

Résumé

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Ce travail porte sur le développement de l’hygiène publique dans le royaume de Grèce entre 1833, année de l’accession au trône du prince Othon de Bavière, et 1845, lorsqu’un système complet des lazarets et d’offices de santé trace les frontières politiques et épidémiologiques du royaume. Après avoir traité les structures de prévention sanitaire érigées tantôt à l’intérieur du pays (vaccinateurs, médecins publics, médecins municipaux) tantôt sur ses frontières, nous étudions les mesures pour lutter contre les maladies contagieuses (surtout la peste et la variole) et contre les miasmes. Nous nous efforçons d’analyser également les maladies qui déterminent la mortalité à l’époque ainsi que les théories médicales qui expliquent les mesures appliquées, en essayant de dépasser certains aspects de la distinction classique d’Erwin Ackerknecht entre contagionnisme et infectionnisme. Enfin, nous abordons la formation du corps médical officiel, processus qui a entraîné des changements dans la pratique médicale. Cet intérêt pour l’hygiène publique impose l’étude de la construction de l’Etat et de sa ‘base biologique’. L’hygiène publique définit les menaces contre lesquelles elle s’érige en même temps qu’elle construit et met en sécurité la collectivité. Dans l’Etat de police du caméraliste Othon I, ces développements sont l’affaire de la bureaucratie, de l’administration, de la force publique et de la science de la police sanitaire. Son but était la construction et la mise en ordre de l’espace public, de l’espace d’action de l’Etat, qui est tout autant naturel que social. Cet établissement d’un ordre favorise la centralisation sanitaire en même temps qu’il prétend discipliner (processus de civilisation) les éléments naturels et les forces sociales pour qu’ils puissent être coordonnés sans résistances ; autrement dit, l’action d’imposer un ordre pacifie. La police sanitaire contrôle ces processus, en reconfigurant les liens que les hommes tissent entre eux, avec la géographie, avec la nature et avec leurs maladies.