Thèse soutenue

Enjeux communicationnels de la conception de dispositifs de médiation documentaire augmentée pour les herbiers numérisés
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Lisa Chupin
Direction : Manuel Zacklad
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 01/12/2017
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dispositifs d'information et de communication à l'ère numérique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Brigitte Simonnot
Examinateurs / Examinatrices : Geneviève Vidal
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Després-Lonnet, Florence Millerand

Résumé

FR  |  
EN

Nous décrivons les mutations des formes de communication médiatisées par les collections d'histoire naturelle dans le contexte de leur numérisation. Ces collections ont servi de paradigme pour penser le rôle des artefacts matériels dans la production de données scientifiques standardisées mobilisant des acteurs aux compétences hétérogènes, y compris des amateurs. Nous abordons leur numérisation dans le but de tester l'hypothèse de la possibilité de reconstituer à partir de dispositifs numériques leurs spécificités documentaires. Il en résulterait la possibilité d'utiliser le spécimen numérisé à toutes les étapes de la communication scientifique où interviennent les collections : document issu de collectes parfois associées à des activités de loisir, la planche d'herbier devient une source d'information examinée au début de la recherche scientifique, puis le support des résultats d'une nouvelle expertise conservée en vue de sa réexploitation future ; elle acquiert avec le temps une valeur patrimoniale renseignant sur l'histoire des collections. La reconstitution de ces fonctions ouvre la perspective d'une médiation des collections numérisées capable d'intégrer des objectifs d'exploitation scientifique et de valorisation patrimoniale qui pourrait être utile à d'autres corpus. L'augmentation des fonctionnalités des bases de données au-delà de la seule consultation des collections dépend de la volonté d'innovation des acteurs de la valorisation et de l'exploitation des collections. C'était l'un des objectifs de l'Infrastructure Nationale en Biologie Santé e-Recolnat, qui s'ajoutait à celui de la numérisation des collections détenues par les institutions partenaires. Ce projet a conduit à la participation d'un laboratoire de sciences de l'information et de la communication, Dicen-IDF, à l'infrastructure, avec une mission de conception et de développement d'applications destinées à la valorisation des collections numérisées. La conception s'est appuyée sur l'observation des pratiques d'usagers de différentes spécialités et sur la recension de leurs attentes à l'égard des outils numériques. C'est sur cette démarche de recherche-action articulant des phases d'observation, de conception et de test des dispositifs développés que s'appuie notre étude. À partir d'un cadre d'analyse de l'activité des différents usagers comme flux de transactions, définies comme des interactions produisant une transformation symbolique et artefactuelle au sein d'un collectif qu'elles participent à modeler, notre enquête a mis en évidence différentes formes de communication médiatisées par les collections numérisées, selon les types de dispositifs utilisés et les spécialités des usagers. Les collections numérisées facilitent la progression concomitante d'inventaires locaux, qui s'enrichissent chacun des données progressivement mises en ligne par d'autres. L'intégration des chercheurs à ce travail documentaire reste dominé par des interactions avec les gestionnaires, même si certaines bases de données ouvrent des droits de correction aux usagers. Les spécimens numérisés jouent un rôle qui va du simple intermédiaire facilitant l'accès à la planche à celui de document de référence. Le logiciel développé pour e-Recolnat par le laboratoire Dicen-IDF vise à encourager l'exploitation scientifique des spécimens numérisés en associant à la sélection dans la base de données des fonctions d'annotation, de tri et de mesure, sans encore permettre l'archivage des données issues de ces opérations. L'intégration de contributeurs amateurs à l'information des collections est reconstituée à travers une plateforme proposant la transcription des étiquettes des spécimens à des internautes non spécialistes : s'y déploient de nouvelles formes de médiation scientifique, entre animateurs impliqués dans des activités de conservation et de recherche et contributeurs réguliers qui s'en font les relais.