Quelle sociologie pour quelle démocratie ? : rationalité, politique, émancipation
Auteur / Autrice : | Pierre Lénel |
Direction : | Antoine Bevort |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie. Sociologie du travail |
Date : | Soutenance le 02/10/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, CNAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Wahnich |
Examinateurs / Examinatrices : Céline Lafontaine, Irène Théry, Virginie Carducci | |
Rapporteur / Rapporteuse : Loïc Blondiaux, Patrick Cingolani |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
« Quelle sociologie pour quelle démocratie ? Rationalité politique et émancipation » a pour ambition d’interroger les liens entre l’épistémologie, la théorie sociologique et la posture ou le type d’engagement du sociologue dans la cité. Il s’agit d’explorer les conditions de possibilité d’une théorie critique, non idéologique, mais fondée en raison sociologique.Une première partie, s’appuyant sur des recherches actions, s’intéresse à la question de la participation des citoyens. Un premier exemple, une sociologie du Théâtre de l’opprimé, montre comment ce type d’intervention peut être interprété comme un dispositif de subjectivation politique. Un deuxième exemple pose la question de la participation à partir d’une tout autre conception du social. A l’occasion de l’élaboration d’un dispositif de participation citoyenne sur le territoire de Feyzin, nous avons tenté d’articuler une sociologie particulière (théorie de l’acteur-réseau) et une conception de la raison pratique (avec Vincent Descombes) pour construire une Conférence riveraine. Dans ces deux cas ce sont les liens entre paradigme sociologique et modalités d’intervention démocratique qui sont examinés. Une seconde partie, plus épistémologique, s’intéresse au fonctionnement de la discipline sociologique et présente trois tentatives d’élaboration d’une posture qui vise à mettre en son centre la notion (et la pratique) d’espace de controverse. Le premier exemple fait retour sur la Querelle allemande des sciences sociales car cette querelle est exemplaire, à la fois d’une controverse qui tente d’explorer les différents arguments disponibles, à un moment donné, mais aussi, d’un point de vue plus substantiel, pose les fondements de deux interprétations du monde social qui sont toujours actives dans les débats contemporains. Le deuxième se situe à un niveau plus théorique, et, à partir d’un colloque qui réunissait différents auteurs partisans d’une théorie de l’activité pour penser le travail, tente de mettre au jour un point de vue de l’activité qui pourrait être commun à l’ensemble de ces auteurs. L’idée est assez simple : il s’agit de contribuer à construire une cumulativité et un point d’accord dont les auteurs pourraient se revendiquer (notamment dans une perspective politique). Enfin, le troisième prend le risque d’explorer ce que l’on appelle parfois un point de vue « postanthropocentré » (ou « désanthropocentré », les termes sont bien loin d’être stabilisés) en sciences sociales. Si l’on prend au sérieux la question d’un approfondissement de la démocratie, jusqu’où peut-on (doit-on) aller dans cette direction ? Que peut signifier pour la sociologie l’idée de prendre en compte les « non-humains » ? C’est ainsi, au moyen de ces multiples angles d’attaque, que ce travail propose de déployer notre interrogation sur les relations entre épistémologie, sociologie et politique.