Thèse soutenue

Associations et révolution au prisme du local : le cas de Tozeur en Tunisie

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Auteur / Autrice : Pierre Tainturier
Direction : Jean-Louis LavilleBlandine Destremau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie. Sociologie - Travail social
Date : Soutenance le 16/05/2017
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Sarah Ben Néfissa
Examinateurs / Examinatrices : Blandine Destremau, Myriam Catusse, Maurice Blanc
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre-Noël Denieuil, Youssef Sadik

Résumé

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La Tunisie est passée d’un régime autoritaire à un régime pluraliste et libéral. Pour autant, est ce que les associations tunisiennes ont changé leur rapport au politique ? A partir d’une étude monographique à Tozeur dans le sud tunisien, le présent travail de recherche appréhende les processus de politisation à travers l’action et l’engagement associatif et leur évolution après ce qu’il est commun d’appeler la « révolution ». La politisation est appréhendée à travers une triple approche. La première porte sur les trajectoires individuelles de l’engagement et les formes d’imbrication ou de rupture avec les carrières militantes de type partisan. La deuxième porte sur les modalités de participation à la construction et la production de l’action publique. La troisième sur le niveau de prise en compte des rapports sociaux de domination.En régime autoritaire, les associations représentaient soit un instrument du système clientélaire de parti unique, soit un espace politique de substitution faisant l’objet d’une politique de domestication. Dans ce contexte, les associations ont été largement absentes de la dynamique insurrectionnelle. Néanmoins, la révolution a contribué à bouleverser le cadre institutionnel. L’institutionnalisation de la participation de la société civile relève d’un processus de normalisation de la logique révolutionnaire.Les associations se retrouvent alors au centre de la gestion politico-administrative du pouvoir local en étant un vecteur essentiel de production des notabilités locales. La promotion de la société civile et l’institutionnalisation des associations conduit paradoxalement à des formes de mise sous tutelle, non plus de l’Etat mais des organisations internationales, qui laissent peu de marges de manœuvre pour une co-construction de l’action publique. Dans ce contexte, si certaines associations sont porteuses d’un discours émancipateur à l’égard de groupes sociaux, elles contribuent malgré elle à des formes de reproductions des rapports sociaux inégalitaires.