Incidence de la ménopause chimio-induite chez les patientes atteintes d'un cancer du sein
Auteur / Autrice : | Aya Dohou |
Direction : | Catherine Chanal-Abrial |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la sante |
Date : | Soutenance le 06/11/2017 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques |
Laboratoire : Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques - Clermont Auvergne / IMoST |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le cancer du sein touche principalement des femmes ménopausées avec une moyenne d’âge proche de 60 ans, bien que 10 à 15% de femmes plus jeunes soient touchées. Pour ces femmes, le pronostic est plus sombre, avec un risque plus important de cancer non-hormonodépendant, d’atteinte ganglionnaire ou de tumeur de haut grade. Ces patientes sont plus à même de recevoir une chimiothérapie, les exposant ainsi à des dommages ovariens importants alors qu’elles sont encore en âge de procréer. Parallèlement, les caractéristiques de la population française en termes de fécondité évoluent également et l’âge de la première grossesse continue de reculer. La majorité des patientes sont susceptibles de recevoir une chimiothérapie néo adjuvante et/ou adjuvante, ce qui induit fréquemment une altération du statut ovarien, de façon drogue et dose-dépendante. Cette altération ovarienne se traduit principalement par une déplétion de la réserve ovarienne, c’est-à-dire une diminution du stock de follicules primordiaux. Cette altération de la fonction ovarienne entraîne de nombreuses conséquences sur la qualité de vie de ces femmes jeunes. Il est actuellement impossible de prédire l’importance, la durée et l’éventuelle réversibilité de l’effet gonadotoxique des chimiothérapies. Cette augmentation de l’incidence du cancer du sein, associée au recul de l’âge de la première grossesse, souligne la nécessité de pouvoir apporter des informations précises aux femmes en âge de procréer atteintes de cancer du sein concernant la gonadotoxicité éventuelle des traitements. Cette gonadotoxicité peut donc entraîner dans certains cas une ménopause précoce, qui entraîne à son tour de nombreuses conséquences et a un impact important sur la qualité de vie de la femme atteinte d’un cancer du sein non métastatique. Les différents objectifs de ce travail sont les suivants : 1° La revue de la ménopause dans un contexte de traitement du cancer du sein, plus particulièrement sur les effets de la chimiothérapie sur les hormones ovariennes et les conséquences de la chimiothérapie sur la qualité de vie. Cette revue de la littérature nous a permis de mettre en évidences plusieurs points essentiels comme une définition non standardisée de la ménopause et le fait que dans certains cas les effets sur la qualité de vie passaient au second plan par rapport à la rémission. 2° D’identifier les patientes jeunes, qui avaient reçu de la chimiothérapie entre 1994 et 2012 afin d’analyser l’incidence des ménopausées prématurément et des facteurs qui sont liés. Cette base de données rétrospective nous a montré que sur les patientes sélectionnées (n=345), 46 ont été ménopausées à la suite du traitement soit environ 13.3%. Il a été montré que l’âge au moment du diagnostic et les bouffées de chaleur sont des facteurs qui augmenteraient le risque d’être ménopausées à la suite d’un traitement de chimiothérapie. 3° De mettre en place un essai pilote, de la rédaction du protocole à l’analyse des données préliminaires. Cet essai pilote a porté sur ''Etude de l’impact de la Ménopause Chimio-Induite sur la Qualité de Vie des femmes jeunes en âge de procréer et atteintes d’un cancer du sein non métastatique''. Ces travaux vont être présentés dans le manuscrit, je présenterai les résultats faisant état de l’impact des traitements et de l’aménorrhée induite par la chimiothérapie sur le score fonctionnel du QLQ-C30 ou encore sur l’anxiété, la dépression, et l’impact des manifestations climatériques sur ces jeunes femmes.