Le jeu du père : le père-narrateur dans le roman français contemporain
Auteur / Autrice : | Julie Commans |
Direction : | Sylviane Coyault, Jean Kaempfer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance le 11/09/2017 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) en cotutelle avec Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Sylviane Coyault, Jean Kaempfer, Sonya Florey, Catherine Milkovitch-Rioux, Sylvie Vignes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Rares sont les occasions pour le père de faire entendre sa voix dans le roman français contemporain. Alors que le récit de filiation a pris une ampleur sans précédent dès les années 1980, offrant aux fils et aux filles la possibilité de questionner leur ascendance, la figure paternelle est de longue date sommée de garder le silence. Le fait n’est pas nouveau : la littérature fut à maintes reprises le témoin d’une paternité tenue à distance de l’intimité familiale, victime de l’image tenace d’un patriarche, autoritaire et injuste, progressivement dépossédée de ses pouvoirs par l’Histoire. À l’approche du XXIe siècle cependant, les sciences humaines manifestent un intérêt soudain pour le sujet ; considérant le silence du père, la sociologie, la psychologie, l’histoire mais aussi la littérature s’interrogent : quelle place, quel rôle et finalement quelle identité doivent être aujourd’hui accordés au père ? Parmi la rumeur grandissante, le principal intéressé, pressé de questions, peine à se hisser sur le devant de la scène pour prendre la parole. Il convient dès lors de prêter attention à l’exception du père-narrateur et d’enquêter sur les modalités d’une telle émergence dans le roman contemporain. L’analyse appuyée sur un corpus de romans de quatre écrivains – Philippe Forest, Laurent Mauvignier, Gisèle Fournier et Sylvie Gracia –, mêlant écrits fictifs et autobiographiques, a permis de définir les caractéristiques d’un phénomène inédit introduisant une réflexion nouvelle sur la paternité, en ce qu’elle répond de l’incertitude de l’individu contemporain, mais aussi de la paternité littéraire et des enjeux de l’écriture contemporaine. L’étude pose pour cela dans un premier temps les contextes historiques et génériques de la paternité en confrontant les points de vue proposés par les sciences humaines et ceux résultant de l’approche littéraire. La structure de la narration paternelle est ensuite observée de manière à comprendre comment advient la parole du père et le fonctionnement spécifique de celle-ci. Enfin la dernière partie s’attarde sur la singularité de la voix paternelle et sur ce qui, visant à rendre compte du réel, s’apparente à un jeu littéraire sans fin, entraînant côte à côte, écrivain, personnages et lecteur.