Essais sur les transferts de fonds et la variabilité climatique au Burkina Faso
Auteur / Autrice : | Tebkieta Alexandra Tapsoba |
Direction : | Pascale Combes-Motel, Jean-Louis Combes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 08/12/2017 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Simone Bertoli, Dina Ionesco |
Rapporteur / Rapporteuse : Katrin Millock, Catherine Benjamin |
Mots clés
Résumé
Les aléas climatiques et environnementaux sont aujourd’hui au cœur des préoccupations et il est reconnu que les pays en développement et surtout ceux d’Afrique et d’Afrique subsaharienne sont les plus vulnérables à ces risques climatiques, mais sont paradoxalement les moins responsables du réchauffement climatique. L’adaptation de ces populations est ainsi primordiale, et peut prendre plusieurs formes dont la migration, qui, par ses retombées financières est une source non négligeable de fonds permettant aux ménages de faire face aux risques climatiques, aux désastres naturels, aux conflits et chocs d’autre type. Comparativement aux pays de la région ouest africaine tels que le Mali, le Sénégal ou le Nigéria, le Burkina Faso, n’a pas fait l’objet d’un grand nombre d’études sur le thème de la migration et les transferts de fonds. Le pays a cependant une histoire migratoire riche dans un contexte de fortes variabilités climatiques. Les conditions climatiques sont d’autant plus importantes dans ce pays que son économie est fortement ancrée dans l’agriculture.Les résultats du présent travail montrent que les transferts de fonds ont un impact sur la capacité des ménages à gérer les effets néfastes des aléas climatiques sur leurs conditions de vie, mais ils ont également leurs limites. Le premier chapitre cherche à évaluer l’impact des transferts et de la variabilité climatique sur la sécurité alimentaire des ménages Burkinabè. Nous proposons un indicateur de sécurité alimentaire prenant en compte les différents concepts de la sécurité alimentaire, et aussi un indicateur de variabilité interannuelle des précipitations. Après avoir contrôlé pour les problèmes d’endogénéité des transferts en utilisant des variables sur les caractéristiques démographiques des migrants et des variables de distance, nos résultats montrent que les transferts ont un impact positif sur la sécurité alimentaire, et trouvons le résultat inverse pour la variabilité des précipitations. Dans le deuxième chapitre, nous testons l’effet des transferts et des désastres naturels sur la pauvreté des ménages, représentée par un indicateur que nous construisons. Les résultats montrent l’effet négatif des transferts sur la pauvreté. De plus, une réinterprétation de l’indicateur montre que les ménages ayant subi des catastrophes naturelles par le passé sont plus à même de faire face à l’éventualité de futures catastrophes. Dans le dernier chapitre de ce travail, nous testons la capacité des ménages agricoles à diversifier leur portefeuille d’activité lorsqu’ils font face à des risques de sécheresse, et lorsqu’ils reçoivent des transferts. Les résultats montrent que les transferts ne sont pas, à eux seuls, suffisant pour permettre aux ménages de diversifier leurs activités. La diversification est toutefois possible lorsque le niveau de richesse des ménages est déjà élevé lorsqu’ils reçoivent les transferts. La présente recherche contribue à mettre en lumière l’importance des transferts dans la capacité d’adaptation des ménages qui font face à des risques climatiques. Les politiques nationales et internationales pouvant contribuer à un acheminement plus efficace et moins couteux de ces flux sont à encourager. Cependant, afin que ces transferts soient efficaces, ils doivent être accompagnés de politiques de réduction des inégalités afin de ne pas rendre les plus pauvres encore plus pauvres. Ils doivent être ainsi vus comme complémentaires et non substituts d’autres sources de revenus.