Thèse soutenue

Développement financier et crises bancaires : une analyse de l’effet exercé par la taille et l’activité des intermédiaires financiers sur l’origine et les conséquences des crises bancaires

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Auteur / Autrice : Clément Mathonnat
Direction : Alexandru MineaBenjamin Williams
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 27/09/2017
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Pollin
Examinateurs / Examinatrices : Jézabel Couppey-Soubeyran, Jean-Louis Combes, Marcel-Cristian Voia
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Mignon, Jean-Pierre Allegret

Résumé

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Depuis le début des années 1980, on observe une augmentation importante du nombre de crises bancaires, combinée en parallèle à un essor important des systèmes financiers. La crise des subprimes de 2007-2008, par sa durée et son intensité récessive sans précédent depuis la Grande Dépression des années 1930, a relancé le débat sur le rôle joué par le développement financier dans l’accroissement de l’instabilité financière et l’amplification des chocs économiques. Or, bien qu’un grand nombre d’études soulignent que le fonctionnement du secteur bancaire constitue un facteur essentiel pour comprendre les dynamiques associées à la survenue ainsi qu’aux conséquences des crises bancaires, aucune analyse économétrique n’a jusqu’à présent évalué précisément l’effet qu’exerce le développement financier, considéré sous l’angle de la taille et de l’activité des intermédiaires financiers, sur l’origine et l’amplification des conséquences des crises bancaires. Il s’agit précisément de l’objectif de cette thèse. Pour cela, nous proposons dans le chapitre I de replacer notre étude dans une perspective de long terme au travers d’une histoire des crises financières du XVIIe siècle jusqu’à nos jours. Puis, sur la base d’un échantillon couvrant les principales crises bancaires qui se sont produites dans les pays développés et en développement durant les quarante dernières années, cette thèse analyse l’effet qu’exerce le développement financier sur les crises bancaires selon quatre dimensions. Nous nous intéressons au rôle que joue le développement financier sur la probabilité d’occurrence (chapitre II), l’amplification de la durée et du coût pour l’économie réelle (chapitre III), ainsi que l’impact redistributif (chapitre IV) des crises bancaires. Les résultats de ces trois chapitres vont dans le même sens et mettent en évidence que des systèmes financiers plus développés sont associés à des crises bancaires caractérisées par une probabilité d’occurrence, une durée, une contraction de la production et une hausse des inégalités de revenus significativement plus importantes. Notre travail apporte donc un éclairage précis et univoque quant au rôle joué par le développement financier tant au niveau des causes que des conséquences des crises bancaires. Dans un environnement international encore marqué par l’impact récessif de la crise des subprimes, la conclusion générale de la thèse soutient l’idée selon laquelle la promotion de la stabilité financière, ainsi que de la capacité de résilience des économies aux chocs passent par la mise en œuvre de la part des gouvernements de mesures visant à limiter de façon plus contraignante la taille et l’activité du secteur bancaire.