Microfinance et entrepreneuriat à Madagascar
Auteur / Autrice : | Pierrick Baraton |
Direction : | Vianney Dequiedt, Jean-Michel Severino |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences economiques |
Date : | Soutenance le 27/06/2017 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Patrick Plane, Sylvain Marsat, Cécile Lapenu |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lisa Chauvet, Magali Chaudey |
Résumé
Les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne, sont confrontés au défi de réduire la pauvreté alors que peu d'entre eux ont réellement amorcé leur transition démographique. Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) sont un des principaux leviers de création d'emplois et de revenus. Cependant, elles font face à des obstacles importants, au premier lieu desquels le manque de financement.Depuis les années 1970, les institutions de microfinance (IMF) jouent un rôle central pour diminuer la contrainte financière qui affecte les populations exclues du financement bancaire. Dans cette thèse, nous utilisons des données sur des MPME clientes d'une IMF à Madagascar pour étudier trois aspects de la relation entre les IMF et leurs clients.Premièrement, nous nous intéressons à l'influence que peut avoir la contrainte financière sur le choix d'activités des micro-entrepreneurs. Nos résultats suggèrent que le manque de moyens financiers peut amener des individus à créer une activité dans un secteur différent de celui qu'ils souhaitaient initialement en raison de coûts d'entrée trop importants. Ce phénomène pourrait se traduire par une allocation sous-optimale des compétences entrepreneuriales. Dans notre second chapitre, nous suggérons que la stratégie de "montée en gamme" initiée par certaines IMF, c'est-à-dire le fait de proposer des crédits d'un montant de plus en plus élevé, peut conduire IMF et banques commerciales à entrer en concurrence pour attirer les MPME à plus fort potentiel. L'impact de cette stratégie demeure incertain selon qu'elle conduit les IMF à négliger les populations les plus pauvres et qu'elle détourne certains entrepreneurs du financement bancaire. Enfin, dans notre troisième chapitre, nous mettons en lumière le faible niveau d'éducation financière des entrepreneurs et ses éventuelles conséquences en termes de choix de prêteurs (entre IMF et banques).En conclusion, nos travaux soulignent le rôle que peut jouer la microfinance dans le développement des MPME, tout en suggérant certaines pistes pour optimiser son impact économique et social.