Thèse soutenue

Distinction entre processus pathologique de type hypominéralisation molaire-incisive et processus taphonomique par différentes méthodes de micro-analyse de l’émail dentaire

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Auteur / Autrice : Elsa Garot
Direction : Patrick Rouas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie biologique
Date : Soutenance le 24/11/2017
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence)
Jury : Président / Présidente : Michel Signoli
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Rouas, Michel Signoli, Michèle Muller-Bolla, Christine Couture, Marie-José Boileau, Roberto Macchiarelli, David John Manton
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Muller-Bolla

Résumé

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Les diagnostics d’hypominéralisations molaire-incisive (HMI) et de colorations post-mortem de l’émail sont peu fiables et reproductibles dans des séries archéologiques. Notre guide de diagnostic a permis de distinguer les hypominéralisations de l’émail des colorations taphonomiques. L'émail hypominéralisé est caractérisé par des taux de β-carbonate plus élevés et une densité minérale plus faible. Les colorations taphonomiques présentent une concentration plus élevée en manganèse, en fer, en cuivre et en plomb, mises en évidences par des analyses en fluorescence X. Les dentures d’individus immatures issus de 21 séries archéologiques ont été examinés et comprenaient : 4 séries françaises, Sains-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Cognac-Saint-Martin (Charente), Beauvais (Oise) et Jau-Dignac-et-Loirac (Gironde) provenant de cimetières médiévaux et post-médiévaux et 17 séries anglaises (Londres) provenant de cimetières romains, médiévaux et post-médiévaux. Nous avons dénombré 555 individus dont l’âge au décès est compris entre 5 et 19 ans et dont la datation chronologique s’étale sur une période allant du 1er au 19ème siècle. Au total, sur les 290 individus avec au moins une première molaire permanente (PMP) présente, 42 avaient au moins une opacité délimitée de l’émail sur une PMP (soit 14,5%). Parmi les 17 individus dont les dents ont été analysées, les tests statistiques n’ont mis en évidence que 9 cas de HMI, soit 52,9% de l’effectif. Une prévalence de 9,3% de HMI a été estimée dans nos séries archéologiques ce qui avoisine les prévalences connues à l’heure actuelle dans les populations du vivant en Europe. Les défauts du développement de d'émail sont souvent utilisés comme indicateurs de la santé générale dans les populations archéologiques passées. La possibilité de trouver des HMI dans des populations anciennes minimise l’importance de certaines hypothèses étiologiques contemporaines (par exemple les dérivés de dioxines, les bisphénols ou les antibiotiques) sans exclure l'aspect multifactoriel possible de l'anomalie.