Thèse soutenue

jacobiennes décomposées et minoration de hauteurs

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Auteur / Autrice : Martin Djukanovic
Direction : Fabien Mehdi PazukiRobin De‎ Jong
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathematiques pures
Date : Soutenance le 01/11/2017
Etablissement(s) : Bordeaux en cotutelle avec Universiteit Leiden (Leyde, Pays-Bas)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de mathématiques et informatique (Talence, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de mathématiques de Bordeaux
Jury : Président / Présidente : Nils Bruin
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Hindry, Evelina Viada

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse concerne des propriétés des variétés jacobiennes de courbes de genre 2 qui couvrent des courbes elliptiques. Soit E une courbe plane, donnée par une équation y^2=F(x), où F(x)=x^3+a2x^2+a1x+a0 est un polynôme à coefficients rationnels, qui a trois racines distinctes. Pour des raisons historiques, une telle courbe est appelée courbe elliptique. On sait que toute courbe elliptique E peut être équipée d'une structure de groupe commutatif - on peut additionner et soustraire ses points. Un point O « à l'infini », qui est contenu dans toutes les droites verticales (droites de la forme x=c), est l'élément neutre. Cette structure de groupe est décrite par la condition que trois points P,Q,R sur E satisfont P+Q+R=O si et seulement s'ils sont alignés. Les surfaces avec une structure de groupe commutatif sont appelées abéliennes. Par exemple, un produit de deux courbes elliptiques E1xE2 est une surface abélienne, de façon évidente. Considérons maintenant une courbe plane C donnée par une équation y^2=G(x), où G(x)=x^6+b5x^5+b4x^4+b3x^3+b2x^2+b1x+b0 est un polynôme à coefficients rationnels, qui a six racines distinctes. La courbe C est appelée hyperelliptique et n'a pas de structure de groupe. Par contre, nous pouvons lui associer, d'une façon naturelle, une surface abélienne Jac(C), appelée la jacobienne de C. En plus, nous pouvons plonger C dans Jac(C). Certaines courbes hyperelliptiques sont spéciales car elles couvrent des courbes elliptiques. Par exemple, considérons une courbe C donnée par l'équation y^2=x^6+ax^4+bx^2+c, dans laquelle seulement des puissances paires de x apparaissent. Si (x,y) est un point de cette courbe alors de même (-x,y), et nous pouvons définir une application algébrique f:(x,y)->(x^2,y) de degré 2, c'est-à-dire, de fibre générale à deux points. Alors (X,Y)=(x^2,y) est un point de la courbe elliptique E donnée par Y^2=X^3+aX^2+bX+c et nous disons que C est un revêtement double de E. Si E1 est une courbe elliptique, si C est une courbe hyperelliptique, et si C->E1 est un revêtement de degré n qui n'est pas une composition de revêtements, alors nous pouvons plonger E1 dans la surface Jac(C) comme un sous-groupe. De plus, il existe une autre courbe elliptique E2 et un revêtement C->E2 de degré n, tel que la surface Jac(C) a une propriété spéciale - elle peut être obtenue comme quotient de la surface E1xE2 par un sous-groupe fini. Le chapitre 1 de cette thèse traite les aspects géométriques de cette situation. Nous cherchons à savoir quelles courbes peuvent avoir une telle relation et nous nous concentrons surtout sur les cas n=2 et n=3, qui ont déjà été analysés dans la littérature. Dans le cas général, nous obtenons quelques résultats, mais une description complète s'avère très difficile de manière explicite. Le chapitre 2 traite les aspects arithmétiques de la situation, via la théorie des fonctions hauteurs, qui sont un outil très utile pour répondre à des questions concernant des points rationnels de courbes et surfaces. Pour tout nombre rationnel x=a/b, avec a et b des entiers premiers entre eux, on définit la hauteur h(x) de x, de façon très précise, comme une mesure de sa complexité arithmétique - la hauteur dit approximativement combien de chiffres sont nécessaires pour écrire les entiers a et b. De la même façon, la hauteur d'un point rationnel d'une courbe ou surface nous dit combien de chiffres ont les coordonnées. Par exemple, (3,5) et (1749/1331,-1861/1331) sont deux points rationnels de complexités plutôt différentes de la courbe y^2=x^3-x+1, tandis que (2,√7) n'est pas un point rationnel. Il est possible d'attacher une hauteur aux courbes elliptiques et aux surfaces abéliennes qui mesure leur complexité arithmétique totale. Une relation spécifique entre ces deux notions de hauteur est alors conjecturée et nous étudions cette conjecture dans la situation décrite plus haut. Nous montrons que cette relation est vraie pour E1xE2 si et seulement si elle est vraie pour Jac(C).