Cinéma analytique et transfert : l’expérience spectatorielle dans "Persona" et "L’Heure du loup" de Bergman et "Antichrist", "Melancholia" et "Nymphomaniac" de Von Trier
Auteur / Autrice : | Anaïs Cabart |
Direction : | Pierre Beylot, Silvestra Mariniello |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts (Histoire, Théorie, Pratique) |
Date : | Soutenance le 02/12/2017 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Maxime Scheinfeigel |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Beylot, Silvestra Mariniello, Vincent Lowy, Luc Vancheri, Cécile Croce | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Lowy, Luc Vancheri |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le développement simultané du cinéma et de la psychanalyse a donné lieu à de nombreuses études confrontant et associant ces deux sphères. Cette thèse interroge plus particulièrement le transfert comme phénomène se manifestant dans la rencontre entre le spectateur et le film, et s’appuie sur les théories de psychanalyse jungienne. À partir de la prise en compte d’un cinéma analytique, associant réflexivité et thématique psychologique, l’hypothèse émise est celle de la présence de « psychés-films », facilitant l’étude du phénomène de transfert dans l’expérience spectatorielle. À travers leur construction spatiale et temporelle et par leur constitution figurale, ces « psychés-films » s’apparentent à des psychés projetées à l’écran et visuellement accessibles. Dans son acception jungienne, le transfert est un phénomène transpersonnel aux conséquences psychiques et physiques et qui engage deux individus dont les inconscients communiquent entre eux. En mettant en évidence les spécificités d’un tel phénomène au cinéma, cette thèse interroge la possibilité d’envisager un inconscient propre au film, notamment à l’aide de théories d’esthétique du cinéma, et les conséquences éventuelles, dans le corps et dans la psyché, d’une rencontre transférentielle entre le spectateur et le film. Afin d’étudier la possibilité d’un transfert dans l’expérience spectatorielle, cinq films interprétables en tant que « psychés-films » sont analysés sous un angle jungien : Persona et L’Heure du loup, réalisés par Ingmar Bergman et Antichrist, Melancholia et Nymphomaniac, réalisés par Lars von Trier. Pour ce faire, cette recherche s’effectue suivant des perspectives psychanalytique (Jung, Ferenczi, Freud, Abraham et Török), esthétique (Brenez, Lefebvre, Vancheri) et philosophique (Damasio, Derrida), et par la prise en compte d’un spectateur idéal.