Le rapport mimétique dans l’œuvre de Roberto Bolaño
Auteur / Autrice : | Pablo Virguetti Villarroel |
Direction : | Raphaël Estève |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études ibériques et ibéro-américaines |
Date : | Soutenance le 01/12/2017 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : AMERIBER-Amérique latine, Pays ibériques (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Florence Olivier |
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Estève, Karim Benmiloud, Erich Fisbach, Carla Fernandes | |
Rapporteur / Rapporteuse : Karim Benmiloud, Erich Fisbach |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans ce travail nous analysons le rapport de l’individu au mimétisme dans l’œuvre de l’écrivain Chilien Roberto Bolaño (1953-2003). La notion du mimétisme est étroitement liée à celle du désir. En effet, selon le penseur français René Girard, l’individu ne désire pas par soi-même, mais il imite un modèle. Le désir est ainsi déterminé par ce médiateur. Cette forme de désir opère de manière inconsciente car le sujet est sûr de l’autonomie de son choix. Jacques Lacan enrichi cette lecture inspiré d’une idée typiquement hégélienne : le désir de reconnaissance. Pour Lacan, l’individu, avec une idée figée de soi-même (que Lacan appelle l’Imaginaire) est investi par le désir en forme de pulsion. Le mimétisme est double, non seulement l’individu imite des modèles pour tenter de correspondre à cette image figée, mais il destine son effort à être reconnu par les autres (que Lacan appelle le grand Autre ou le Symbolique). Cette étude utilise l’approche méthodologique que nous venons de décrire pour analyser l’œuvre de Roberto Bolaño. Bolaño, un des écrivains le plus importants de la littérature hispano-américaine des dernières années, est un auteur qui place au cœur de ses textes la problématique de l’autonomie du sujet. Cette problématique est surtout visible dans les deux thématiques, à notre sens dominantes, de son œuvre : l’art et le Mal. En effet, dans les textes de Bolaño il est toujours question d’artistes qui luttent pour faire reconnaître leur autonomie (c’est pour cette raison que ces artistes s’inscrivent souvent dans les mouvements d’avant-garde opposés à la tradition). De même, dans l’œuvre de l’écrivain chilien la violence est causée soit par la violence mimétique (les rivalités causées par une lecture erronée de la nature du désir : l’autre est un obstacle à la satisfaction du désir et non un médiateur de celui-ci) soit par les actes répondant à l’obsession d’un manque chez l’individu : généralement celui de ne pas pouvoir arriver à satisfaire une pulsion ayant son origine dans l’Imaginaire.