Thèse soutenue

La France et la Hongrie (1989-2004)

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Auteur / Autrice : Christopher Pichonnier
Direction : Bernard LachaiseIstván Majoros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 23/06/2017
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Eötvös Loránd tudományegyetem (Budapest)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Françoise Taliano-Des Garets
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lachaise, István Majoros, Marie-Pierre Rey, Zoltàn Garadnai, Gusztáv D. Kecskés
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Pierre Rey, Zoltàn Garadnai

Résumé

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Les relations entre la France et la Hongrie ont été, au fil de l’histoire, placées à la fois sous le signe de la complexité et celui de l’ambiguïté, souvent marquées par une certaine distance et parfois empreintes de ressentiments. Au cours de l'époque de l'époque moderne, l'occupation turque, puis la longue association de la Hongrie aux Habsbourgs ont contribué à dresser, entre les deux pays, des barrières, et à freiner le développement de liens plus conséquents. De manière similaire, au cours du XXe siècle, alors que beaucoup de facteurs géographiques, culturels ou humains auraient du conduire la France à nouer avec la Hongrie les mêmes rapports de confiance et d'amitié qu'avec les autres capitales d'Europe centre-orientale, les deux Guerres mondiales – et les périodes révisionnistes et communistes qui les ont suivis en Hongrie –, mais aussi la profonde blessure infligée aux Hongrois par le traité du Trianon, ont constamment rejeté les deux États dans des camps opposés et contribué à créer, dans un pays dont l'intelligentsia était pourtant historiquement prompte à « tourner son regard vers Paris », le mythe d'un « amour sans retour » envers la France. Longtemps considérée comme une zone d'influence germanique exclusive, la Hongrie ne représenta ainsi jamais réellement un partenaire privilégié pour la France à l'est du continent et les relations entre les deux pays demeurèrent très largement irrégulières et dissymétriques. Dans ces conditions, les bouleversements des années 1989-1990, tout en offrant l'occasion de redessiner un nouveau paysage européen tourné vers l'avenir, ont autorisé la possibilité d'un nouveau départ des rapports entre les deux États. En se plaçant dans la lignée des recherches réalisées sur les relations entre la France et la Hongrie au cours du XXe siècle, ce travail offre une première analyse du resserrement global des liens entre les deux États dans un contexte nouveau. En partant du constat que les relations franco-hongroises changent de dimension à partir de 1989 – une transformation qui est exposée et analysée – ce travail cherche à comprendre si cette mutation représente la marque d’une modification de la nature réelle de la politique française en Hongrie, alors même que celle-ci n’avait été jusqu’alors traitée que comme une périphérie globalisée dans le cadre d’une « politique de l’Est » très large, et d'autre part si la période marque la fin des absences de Marianne en Hongrie et de plus de « 300 ans d’amour impossible » entre les deux pays. Au crépuscule de la guerre froide et à l'aube de l'élargissement de l'UE, face à l'ampleur des rattrapages à effectuer et à la pesanteur des stéréotypes à surpasser, les années 1989-2004 marquent-elles la fin des relations ambiguës et asymétriques entre la France et la Hongrie et le commencement d'une nouvelle ère des relations franco-hongroises ? Le travail se décompose en quatre parties : une mise en perspective générale du sujet et une première analyse de l'idée de « nouveau départ », une étude de l'évolution des relations culturelles entre les deux États, un développement sur le renforcement des liens économiques bilatéraux, et enfin une étude des relations entre les deux pays à la lumière de la question de l'élargissement euroatlantique.