Analyse diachronique du dialecte souletin : XVIe - XIXe siècles
Auteur / Autrice : | Manuel Padilla Moyano |
Direction : | Bernard Oyharçabal, Blanka Urgell |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études basques |
Date : | Soutenance le 02/06/2017 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 en cotutelle avec Universidad del País Vasco |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur la langue et les textes basques (Bayonne, Pyrénées Atlantiques) |
Etablissement d'accueil : Universidad del País Vasco | |
Jury : | Président / Présidente : Joseba Andoni Lakarra Andrinua |
Examinateurs / Examinatrices : Ricardo Etxepare, Iraide Ibarretxe-Antuñano, Orreaga Ibarra Murillo, Aitor Carrera | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Georges Rebuschi, José Ignacio Hualde |
Mots clés
Résumé
Considérés comme variétés marginales, les parlers basques orientaux —notamment la branche roncalo-souletine— dénotent une forte tendance archaïsante qui rend nécessaire la recherche diachronique sur ces dialectes. Le souletin est, sans aucun doute, le principal dialecte parmi les parlers orientaux disposant de témoignages écrits dans le passé. Grâce au caractère relativement précoce des témoignages et à leur continuité temporelle, le caractère prioritaire du souletin dans l’étude diachronique du basque oriental est incontestable. Cette thèse aborde donc l’histoire du dialecte souletin à travers ses textes. En d’autres termes, notre approche concerne l’histoire interne de la langue, et ne vise pas à établir son évolution en fonction des locuteurs ou des événements politiques et socio-économiques qui l’auraient influencée (histoire externe). En quête d’hypothèses solides, notre travail de description diachronique se base sur un corpus composé de plus de quarante textes qui embrasse la plupart des ouvrages imprimés entre 1657 et 1873, en plus d’une sélection représentative des témoignages de la tradition populaire. Notre recherche s’est déroulée en deux phases : 1) la constitution du corpus, qui a exigé un travail philologique profond ; et 2) le travail d’analyse d’un ensemble étendu d’éléments linguistiques concernant tous les niveaux de la langue, à l’exception du lexique. Quant à l’explication des données, nous avons eu recours aux outils habituels de la linguistique historique, et plus précisément ceux qui peuvent nous aider à dévoiler le passé d’une langue sans parent connu : a) la comparaison interne ; b) la théorie de la grammaticalisation ; et c) la typologie linguistique. A ces trois instruments d’analyse nous en avons ajouté deux autres : la connaissance des phénomènes de contact linguistique, d’une part, et la sociolinguistique historique d’autre part. L’examen des plus de cinquante traits linguistiques sélectionnés nous permet d’offrir une vision générale de l’évolution du basque souletin. Nous avons conclu que ce dialecte est dans l’essentiel une variété conservatrice qui a maintenu nombre d’archaïsmes datant du Basque Unifié Ancien (circa VIIe siècle ; cf. Mitxelena 1981), ainsi que des innovations et des choix de date ancienne partagés avec d’autres parlers orientaux. Par ailleurs, nous avons démontré que les innovations développées par le basque souletin au cours des derniers siècles s’expliquent en raison du contact intensif avec le gascon, voir, béarnais.