Thèse soutenue

Le vivrier marchand dans la lutte contre la pauvreté des ménages en milieu rural : le cas du département de la Mvila dans le sud du Cameroun

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Auteur / Autrice : Amélie Philomène Ebela
Direction : Bénédicte Thibaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie humaine
Date : Soutenance le 29/06/2017
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Bernard Charlery de La Masselière
Examinateurs / Examinatrices : Bénédicte Thibaud, Yamna Djellouli, Laurien Uwizeyimana
Rapporteurs / Rapporteuses : Yamna Djellouli, Laurien Uwizeyimana

Résumé

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Ce travail aborde l’enjeu du vivrier marchand dans la lutte contre la pauvreté des ménages dans l’espace rural du département de la Mvila. L’agriculture vivrière est encore pratiquée par plus de 80% de la population active dans les villages de la Mvila. Pendant longtemps, les cultures vivrières sont exclusivement autoconsommées dans la cellule familiale. Aujourd’hui, s’il est vrai qu’une grande partie de leur production est encore destinée à cette fin, quelques ménages font progressivement du vivrier marchand une réelle ressource économique. L’augmentation de la commercialisation vivrière est souvent une réponse à la baisse du pouvoir d’achat de nombreux ménages agricoles ou à la croissance de la population urbaine non agricole. Cependant, indépendamment des motivations qui guident le choix du vivrier marchand, il semble souvent une opportunité financière qui peut contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans les villages. Depuis 1960, l’État multiplie des tentatives visant à réduire les stéréotypes qui associent exclusivement l’agriculture vivrière à l’autoconsommation. Après la crise agricole de la fin des années 1980, la relance de la promotion du vivrier marchand s’intensifie. Pour atteindre cet objectif, il s’ensuit la légalisation des GIC et le financement de divers programmes de subventionnement et d’accompagnement des producteurs. Pourtant, dans les villages du département de la Mvila, la commercialisation vivrière évolue timidement. Et pour beaucoup de ménages, le vivrier marchand reste une source de revenus accessoire. Par conséquent, de façon générale, la contribution de cette activité à la réduction de la pauvreté rurale est encore insuffisante. De nombreuses raisons permettent de comprendre l’insuffisance des résultats de cette stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté rurale. Il s’agit par exemple de la dépendance paysanne à la cacaoculture ou de la baisse des dynamiques des ménages ruraux autour de la commercialisation vivrière. Cette situation est aussi entretenue par l’absence de modernisation des appareils productifs et commerciaux des cultures vivrières. Un environnement qui entraîne une baisse des volumes, augmente les risques et diminue la rentabilité économique de cette activité. Et, malgré l’évidence de quelques dynamiques des organisations paysannes, l’ampleur des défis actuels restreint beaucoup la faisabilité des initiatives de lutte contre la pauvreté des ménages ruraux avec le vivrier marchand.