Thèse soutenue

Factions et robes rouges : parlements et politique provinciale de Richelieu à la Fronde (1624-1654)

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Auteur / Autrice : Mathieu Servanton
Direction : Michel Figeac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 07/06/2017
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Laurent Coste
Examinateurs / Examinatrices : Michel Figeac, Olivier Chaline, Gauthier Aubert, Laurent Bourquin, Caroline Le Mao
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Chaline, Gauthier Aubert

Résumé

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Au travers de cette thèse, nous nous sommes attachés à comprendre la politique gouvernementale menée par Richelieu vis-à-vis des parlements méridionaux (Toulouse, Bordeaux et Aix), ainsi que ses conséquences jusqu’aux guerres civiles de la Fronde. De 1624 – date de l’accès du premier cardinal ministre au Conseil de Louis XIII – à 1654 – date de rétablissement d’un parlement à Bordeaux après la Fronde –, ces années cardinales furent celles du choix de la guerre contre la monarchie espagnole. Elles furent aussi marquées par la constitution d’une alliance politique au sommet de l’État entre Richelieu et le prince de Condé. Une alliance robuste qui laissa la place à un système polycratique instable durant les années de la régence d’Anne d’Autriche, organisé autour du triumvirat Condé, Mazarin, Orléans. Ce double contexte, militaire et politique, eut d’importants échos dans les provinces méridionales et leurs parlements. Cependant, nous n’avons pas limité notre champ d’investigation au seul point de vue gouvernemental. Nous avons veillé à reconstruire les dynamiques politiques provinciales afin de comprendre au mieux les prises de position au sein des parlements. Pour cela, nous avons mis les factions et le factionnalisme au cœur de notre analyse en tentant de produire une véritable « histoire-cabales » des parlements méridionaux durant les années cardinales. Nous avons défini les factions parlementaires comme des coalitions temporaires, nébuleuses de magistrats ou de familles de magistrats, dont on pouvait distinguer un noyau dur d’adhérents fortement impliqués dans les confrontations et des marges plus ou moins actives en fonction des enjeux et des recompositions d’alliances. Leurs interactions et leurs affrontements caractérisaient le factionnalisme. Notre étude a donc porté dans une première partie sur le cadre de la vie politique provinciale. Nous y avons reconstitué le microcosme politique dans lequel évoluaient les magistrats et dans lequel se formaient leurs factions. Une attention particulière a ainsi été portée à reconstruire les tensions institutionnelles, les différents réseaux, ainsi que le contexte politique des années cardinales à la cour comme en province. Dans une seconde partie, la politique de Richelieu vis-à-vis des parlements méridionaux a été analysée. Trois séquences politiques ont été ainsi reconstruites avec minutie afin de faire apparaître comment le cardinal et ses hommes exploitaient les conflictualités locales à leur profit, y attisant le factionnalisme. Enfin, dans une dernière partie, l’ébranlement du système Richelieu et les conséquences de ce phénomène dans les guerres civiles de la Fronde ont été analysés au travers du prisme des factions. Ce travail vise ainsi à mettre les factions et le factionnalisme au cœur de l’analyse de la politique parlementaire sous l’Ancien Régime.