L’innovation sociale territorialisée : un levier de réappropriation du risque inondation par les habitants, l'exemple des crues rapides dans les territoires ruraux du Gard et du Vaucluse (France)
Auteur / Autrice : | Béatrice Gisclard |
Direction : | Loïc Grasland, Karine Weiss |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 07/12/2017 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Étude des structures, des processus d'adaptation et des changements de l'espace. UMR 7300 (Nice ; 2012-) - PROJEKT (Nîmes) |
Fédération de recherche : Agorantic | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Loïc Grasland, Karine Weiss, Guillaume Lacquement, Freddy Vinet, Alain Findeli, Nathalie Pottier, Johnny Douvinet, Alexandra Schleyer-Lindenmann |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Lacquement, Freddy Vinet |
Résumé
Alors qu’on attend beaucoup de lui, l’habitant, convoqué sous le terme de « citoyen » dans les dispositifs technocratiques, est pourtant une « entité » abstraite dont les dimensions psychosociologiques sont trop souvent sous-estimées. Néanmoins, l’adoption de comportements appropriés en cas d’événement est bel et bien lié à l’adéquation entre les ressources individuelles mobilisables et les mesures institutionnelles que l’individu est à même de s’approprier. Dès lors, cette thèse a pour but de mesurer plus finement les capacitations des habitants, en mobilisant notamment l’innovation sociale territorialisée face à un risque spécifique : les crues rapides pouvant se manifester dans le sud-est de la France. À cet effet, un protocole d’enquête s’appuyant sur l’interdisciplinarité (géographie des risques, psychologie environnementale et design social) et associant des données empiriques et expérimentales, a été mis en œuvre. Les entretiens réalisés (36 gestionnaires, 4 syndicats de rivières et 29 sinistrés) et les questionnaires (689) ont permis de mieux comprendre leur vision respective de la gestion des risques. Les gestionnaires sont lucides mais démunis face aux multiples failles des politiques publiques, tandis que des décalages importants existent entre les intentions comportementales et la connaissance des risques des habitants interrogés. Ces résultats ont ensuite permis de déployer un atelier créatif sur la commune de Sauve (Gard, France) qui a confirmé tout le potentiel d’appropriation par les habitants que peut avoir une démarche co-construite avec eux en amont. L’ensemble des éléments issus de ce travail amène à questionner la réalité de l’implication habitante et à identifier des leviers d’action pour faire évoluer l’approche stato-centrée encore privilégiée aujourd’hui, malgré le désengagement progressif de l’Etat-providence qui rajoute un degré supplémentaire de complexité.