Les community managers des musées français : identité professionnelle, stratégies numériques et politiquedes publics
Auteur / Autrice : | Noémie Couillard |
Direction : | Jacqueline Eidelman, Yves Bergeron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Communication |
Date : | Soutenance le 29/06/2017 |
Etablissement(s) : | Avignon en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 537 « Culture et patrimoine » (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Norbert Elias |
Ecole : École du Louvre (Paris, France ; 1882-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Gimello-Mesplomb |
Examinateurs / Examinatrices : Jacqueline Eidelman, Yves Bergeron, Frédéric Gimello-Mesplomb, François Mairesse, Emmanuel Chateau-Dutier, Catherine Saouter | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Mairesse, Emmanuel Chateau-Dutier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À partir de 2007 en France, les museogeeks, des étudiant·e·s, professionnel·le·s de la culture et des technologies de l’information et de la communication, et amateurs de musées débattent des liens entre « numérique » et musées, en ligne puis lors de rencontres régulières. Petit à petit les professionnel·le·s des musées intègrent ces idées et proposent des actions sur les réseaux socionumériques (Facebook, Twitter, etc.) en mettant en avant la participation des publics en ligne. Loin d’être nouvelle, la démarche d’intégrer de plus en plus fortement les publics aux actions muséales s’ancre dans les Nouvelles Muséologies qui se déploient à partir des années 70. Ainsi l’approche adoptée n’est pas seulement d’interroger le renouvellement de ces idéologies par le biais des discours accompagnant les technologies numériques et internet mais en l’articulant avec les enjeux professionnels et institutionnels des professionnel·le·s des musées. La principale question de recherche est la suivante : comment les pratiques professionnelles des musées permettent la participation des publics ? La thèse s’appuie sur trois enquêtes distinctes et une longue période d’observation participante. D’une part, il s’agit de l’analyse de deux types de projets dits participatifs: des concours photographiques sur les réseaux socionumériques et Muséomix, un évènement créé par une partie de ces museogeeks, ayant comme slogan « people make museum » et dont le but est la fabrication de dispositifs numériques pendant 3 jours. D’autre part, les caractéristiques socio-professionnelles des community managers ont été interrogées à partir d’une enquête par questionnaires (n=206) et par entretiens semi-directifs.Il en ressort que ces projets dits participatifs ne renouvellent pas véritablement la place accordée aux publics dans une optique de co-construction des savoirs. Dans un contexte qui met en tension des enjeux institutionnels croissant liés aux stratégies numériques en termes de communication, de médiation culturelle et de visibilité et leur place ambiguë dans les pratiques professionnelles, les discours des professionnel·le·s sur les publics leur permettent d’asseoir leurs actions. Ainsi, la thèse n’entend pas seulement montrer un hiatus entre des discours et ce qui est produit par les professionnel·le·s. Elle appuie l’idée que l’argument de la participation des publics est, d’une part, une des seules modalités d’action légitimes pour ces professionnel·le·s qui ne sont pas reconnu·e·s pour leurs compétences scientifiques mais également l’horizon qui donne du sens à leurs pratiques dans un contexte politico-économique très contraignant.