Thèse soutenue

Communiquer la recherche en arts numériques : Une approche info-communicationnelle de la documentation

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stéphane Bellin
Direction : Cécile TardyJoanne Lalonde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Culture et patrimoine
Date : Soutenance le 28/06/2017
Etablissement(s) : Avignon en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Culture et patrimoine (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Norbert Elias
Jury : Président / Présidente : Joëlle Le Marec
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Tardy, Joanne Lalonde, Joëlle Le Marec, Christine Bernier, Jean Davallon, Thierry Fournier, Louis-Claude Paquin
Rapporteur / Rapporteuse : Joëlle Le Marec, Christine Bernier

Résumé

FR  |  
EN

La recherche en art se caractérise par une articulation polarisée entre la pratique artistique et la théorie. Cette thèse propose de transférer ce paradigme symptomatique de cette discipline vers la question pragmatique des modalités de sa communication scientifique. La forme de cette dernière fait débat pour les acteurs des écoles supérieures d'art françaises, qui défendent une liberté face au modèle prédominant de l'écrit universitaire. L'hypothèse formulée par cette thèse consiste à penser que la documentation devient une forme plausible de communication scientifique adaptée à la recherche en art. Pour traiter de cet objet d'étude, la recherche en arts numériques, le plus souvent interdisciplinaire, coopérative et collective, s'est avérée particulièrement pertinente, car la pluralité et la fragmentation de ses résultats permettent justement de sortir de la dichotomie pratique versus théorie. En effet, ces derniers impliquant plusieurs intervenants se partagent entre des créations artistiques, des développements technologiques et des contributions théoriques. Le constat d'un glissement de la documentation vers la communication scientifique est conditionné par l'existence de l'énonciation documentaire ; puisque le savoir, peu importe la pratique discursive utilisée, se concrétise par un discours compris comme le résultat d'un acte énonciatif. Trois études de cas à vocation exploratoire ont été menées autour de trois dispositifs documentaires établis par des acteurs de la recherche en arts numériques, en France et au Québec – le Cahier de Résidence de Kawenga, territoires numériques, le Répertoire des œuvres hypermédiatiques et les autres rubriques du sites internet du laboratoire NT2 et l'Archive Arc_Danse développée au laboratoire Hexagram-UQAM. La méthodologie utilisée érige l'énonciation documentaire pensée dans le prolongement de l'énonciation éditoriale comme un concept opérationnel. Elle s'articule en deux étapes. La première étudie la documentation comme dispositif info-communicationnel en utilisant, selon les terrains, différents outils et modes d'implication du chercheur. La seconde examine les objets documentaires par une approche sémiotique afin d'y relever directement les marques indicielles de l'énonciation documentaire et d'identifier conjointement les énonciateurs signalés et dissimulés. Il en ressort la caractérisation de régimes énonciatifs spécifiques. Cette thèse conforte l'idée que la documentation véhicule un discours documentaire au point qu'il est possible de l'utiliser comme un moyen communicationnel et non plus comme un outil de transfert neutre du contenu informationnel de documents vers des usagers. Elle en détaille aussi plusieurs attributs qui attestent concrètement de sa faculté à pouvoir répondre aux enjeux info-communicationnels propres à la recherche en arts numériques et plus globalement à la recherche en art.