Auteur / Autrice : | Elisa Ullauri Lloré |
Direction : | Jean Davallon, Sylvia Girel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Communication |
Date : | Soutenance le 25/09/2017 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 537 « Culture et patrimoine » (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Norbert Elias |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Gimello-Mesplomb |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Davallon, Sylvia Girel, Frédéric Gimello-Mesplomb, Marie-Christine Bordeaux, Dominique Sagot-Duvauroux | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Christine Bordeaux, Dominique Sagot-Duvauroux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse vise à mettre en lumière les déplacements des frontières artistiques à travers le cas de la céramique contemporaine, un monde périphérique parmi la nébuleuse des mondes de l’art. Au-delà de la rupture classique entre les modèles de l’art et de l’artisanat, cette recherche analyse comment s’édifie un monde avec une identité artistique et culturelle forte et dans lequel, les amateurs jouent un rôle significatif. De la cohabitation de deux versants au cœur de la céramique contemporaine — le régime patrimonial et le paradigme de l’art contemporain — résulte une situation de relative marginalité : d’un côté se trouve la faible reconnaissance de la céramique au sein de la scène artistique contemporaine (et de ses marchés) et de l’autre, l’attachement artistique des acteurs sociaux (céramistes, amateurs, collectionneurs, professionnels) ainsi qu’une double appartenance affirmée comme une valeur. Partant d’une enquête réalisée auprès des amateurs de céramique, nous analysons la céramophilie et les enjeux de la dimension affective de l’engagement et l’attachement artistiques sur les orientations de la céramique et son système de significations. C’est également à partir d’un état des lieux organisationnel, professionnel et symbolique, que nous étudions les basculements axiologiques opérés par le processus d’artification. Les espaces où se structurent les valeurs esthétiques et marchandes des objets (marchés potiers, galeries, musées, salons, etc.) mettent en évidence une économie artistique instable, mais constante. L’étude de la médiation — comme le territoire où se préfigurent les représentations — rend compte d’un monde régi par une forte proximité humaine plutôt que par les relations institutionnelles. Cette thèse aspire à montrer ainsi comment, malgré les multiples tensions présentes au sein de ce monde de l’art, celui-ci existe grâce aux valeurs différentielles entre l’art contemporain et l’artisanat d’art. Et que sa difficulté à (se) définir en art contemporain est traversée par l’existence même de ces paradoxes, lesquels s’inscrivent dans la pluralité des pratiques et dans l’instabilité des ambitions des acteurs. C’est alors que ces contradictions cohabitent au cœur de l’identité collective de cette communauté artistique, et s’affirment par l’attachement des amateurs et « céramophiles ».