Infections ano-génitales par les papillomavirus humains oncogènes chez les femmes en Guadeloupe .
Auteur / Autrice : | Nadège Cordel |
Direction : | Eustase Janky |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche clinique, innovation technologique, santé publique |
Date : | Soutenance le 16/03/2017 |
Etablissement(s) : | Antilles |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Milieu insulaire tropical à risques : protection, valorisation , santé et développement (Pointe-à-Pitre) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Eustase Janky, Nicolas Dupin, Jean Gondry, Raymond Césaire, Annie Lannuzel |
Rapporteur / Rapporteuse : Nicolas Dupin, Jean Gondry |
Mots clés
Résumé
Les cancers viro-induits dont le chef de file est le cancer du col utérin lié aupapillomavirus humain (HPV) représentent une cause importante de mortalité dans la Caraïbe. Ilsont récemment été désignés comme objectif de santé publique par les registres des cancers antillais.Pour autant, les données virologiques disponibles sont rares et concernent principalement lesantilles anglophones. Des études de répartition génotypique menées à Tobago, en Jamaïque et à laBarbade montrent, en population générale, une forte prévalence des infections par les HPV à hautrisque oncogène (HRHPV) et une prédominance de génotypes différents de ceux qui prévalent dansles pays du nord (i.e.: HPV16, HPV18) notamment les génotypes HPV45 et HPV58. Ces donnéessoulèvent la question de l’existence d’un profil de distribution génotypique particulier dans laCaraïbe et la nécessité, le cas échéant, d’adapter la stratégie de prévention vaccinale des infectionspar les HPV à haut risque oncogène car les vaccins actuels ne ciblent que les génotypes 16 et 18 .Objectifs : L’objectif principal du travail était de décrire la distribution génotypique (estimation dela prévalence des différents génotypes) des HPV oncogènes impliqués dans les infections de lasphère ano-génitale des femmes, en Guadeloupe. L’objectif secondaire était de préciser les facteursdémographiques, sociaux et cliniques associés à la présence d’une infection ano-génitale à HPVoncogène.Patients et méthodes : Trois études ont été envisagées : i) une étude rétrospective, en populationgénérale, à partir des données cytologiques et virologiques du cabinet de pathologie de Guadeloupedont l’activité est la plus intense dans le domaine ciblé, ii) deux études prospectives conduites chezdes femmes immunodéprimées, soit par une transplantation rénale, soit par une maladie systémiqueauto-immune. Cette population de femmes a été choisie car elle est caractérisée par une prévalenceélevée d’infections ano-génitales à HPV oncogènes et une fréquence importante de complicationscarcinologiques HPV-induites, documentée dans la littérature.8prévalence des HPV à haut risque oncogène de type ni 16 ni 18 comme en atteste la distributiongénotypique observée en population générale et en population immunodéprimée (i.e. prévalenceforte du type HPV52 et à moindre degré des types HPV39 et HPV51 chez les patientestransplantées et des types HPV31, HPV58, HPV39, HPV45 chez les patientes présentant unemaladie systémique auto-immune). Ces résultats confortent les données des études précédemmentconduites dans l’arc antillais et constituent un argument pour élargir la protection vaccinale anti-HPV aux types non 16 non 18, dans le but d’ optimiser la prévention primaire du cancer du colutérin, aux Antilles.Le vaccin anti-HPV nonavalent, de commercialisation récente, semble représenter une optionintéressante. En effet, les 5 types supplémentaires de HRHPV qu’il cible par rapport aux vaccins de1ère génération (i.e.: HPV31, HPV33, HPV45, HPV52, HPV58) correspondent aux types despapillomavirus humains à haut risque oncogène ni 16 ni 18 qui circulent activement dans laCaraïbe, y compris deux types impliqués dans les cancers invasifs du col utérin aux antillesfrançaises: HPV33 et HPV45.Les facteurs de risque d’infection par les HPV oncogènes identifiés dans notre travailcorrespondent aux facteurs largement documentés dans la littérature comme le début précoce desrapports sexuels ou le statut de célibataire. Une étude de plus grande envergure est nécessaire pourinvestiguer l’association avec la sclérodermie systémique.