Colonisation, acculturation et résistances : la région de Bône (Annaba, Algérie) de 1832 à 1914
Auteur / Autrice : | Jacques Budin |
Direction : | Jean-Charles Jauffret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 01/12/2017 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Croyance, histoire, espace, régulation politique et administration (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 2008-2020) |
Jury : | Président / Présidente : Walter Bruyère-Ostells |
Examinateurs / Examinatrices : Benjamin Stora, André-Paul Comor, Jacques Frémeaux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Daho Djerbal, Julie d' Andurain |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette étude présente l’histoire des Algériens du monde rural de la région de Bône/Annaba, dans le Nord-Est de l’Algérie, de 1832, date de l’occupation militaire française de Annaba, à 1914. Pendant ces 70 ans, la région connait une mise en valeur coloniale remarquable. L’opposition des tribus à l’occupation française a souvent été forte et la prise de possession du territoire n’a été totale qu’au bout d’une quinzaine d’années. La résistance au système colonial se manifeste ensuite de manière diffuse et souvent désordonnée mais ne cesse pas. Deux insurrections armées éclatent en 1852 et 1871. Mais, en même temps, les « chefs indigènes » ainsi que les membres des forces supplétives de l’armée française collaborent activement avec les autorités françaises. La «politique indigène», paternaliste, des bureaux arabes militaires est abandonnée à partir de 1870, lors du passage à l’administration civile, qui se désintéresse alors presque totalement du sort des Algériens. Le déploiement de la colonisation bouleverse et désagrège la société rurale. L’organisation tribale est déstructurée par la création des douars-communes, par le discrédit des « chefs indigènes » et par la constitution de la propriété individuelle. Les dépossessions foncières et la limitation drastique des droits de pacage dans les forêts diminuent le potentiel agricole, prémisse d’un bouleversement à long terme de l’économie agraire. A la veille de la Première Guerre mondiale, une petite minorité des Algériens de la région de Bône est entrée dans la modernité. Globalement, la société rurale a réagi aux difficultés par un repli sur elle-même et s’est réfugiée dans la « tradition ».