Thèse soutenue

Yûsuf al-Qaradhâwî et la politique étrangère du Qatar : une diplomatie "religieuse" ? : 2003-2013

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Auteur / Autrice : Nabil Ennasri
Direction : François Burgat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 20/11/2017
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut d'études politiques (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Baudouin Dupret
Examinateurs / Examinatrices : Baudouin Dupret, Frédéric Charillon, Laurence Louër, Stéphane Lacroix, Vincent Geisser
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Charillon

Résumé

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Indépendant depuis 1971, le Qatar a longtemps fait partie des micro-États. Le pays a ensuite vécu une forme de révolution avec l’accession au pouvoir de Hamad ben Khalîfa al-Thânî en juin 1995. Le nouvel émir a alors entrepris une politique volontariste de reconnaissance internationale. Le périmètre de son action diplomatique s'est renforcés dans un contexte où l’augmentation de la rente pétrolière a permis à la famille royale de satisfaire les demandes sociales des nationaux. Comme de nombreux États du monde arabe, le régime qatarien devait se doter d’une légitimité prenant en partie appui sur le socle religieux. Cette formule de légitimité a trouvé une part de sa réponse dans la relation nouée avec Yûsuf al-Qaradhâwî.Figure majeure de la scène islamiste contemporaine, cet ouléma a mené une intense activité de prédication. Sa longue présence dans l’émirat lui a permis de tisser un lien particulier avec la dynastie au pouvoir. Souffrant d’un déficit en matière de légitimité religieuse, celle-ci a cherché à utiliser le charisme de l’ouléma au service d’un dessein politique. Se faisant, quels ont été les mécanismes de cette relation originale entre les deux partenaires ? En mobilisant plusieurs concepts de la sociologie politique comme la théorie des champs ou celui des transactions collusives, notre thèse expliquera comment cette interaction a pu produire un dispositif complexe où le Qatar a tiré profit du réservoir de légitimité dont Yûsuf al-Qaradhâwî était le récipiendaire tout en assurant à ce dernier un large périmètre de liberté lui permettant de mobiliser, au profit de l’émirat, ce que nous avons qualifié de « soft power islamique de complémentarité »