Thèse soutenue

Les structures de la déception : récits de migration et expériences colonisées dans la littérature africaine d'expression française (1953-1961)

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Auteur / Autrice : Nicolas Treiber
Direction : Catherine Mazauric
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 31/03/2017
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Romuald Fonkoua
Examinateurs / Examinatrices : Claude-Pierre Perez, Odile Cazenave
Rapporteur / Rapporteuse : Xavier Garnier

Résumé

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Le voyage des étudiants africains en situation coloniale constitue le sujet d’une mise en scène récurrente dans la littérature africaine d’expression française des années cinquante. À l’époque des combats décoloniaux, politiques et idéologiques, certains écrivains comme Cheikh Hamidou Kane, Camara Laye ou Aké Loba font de l’expérience de la colonisation culturelle le cœur de leurs œuvres littéraires. Leurs textes portant sur le voyage pour études des héros vers la France s’articulent autour d’une isotopie narrative, spatiale et existentielle : une migration en forme d’impasse, reposant sur quantité de promesses trahies, de rêves aux perspectives brisées, d’expériences de déréliction mortifère. L’étude du fonctionnement littéraire de la déception progressive des personnages d’élèves africains colonisés permet de mettre au jour le processus de subjectivation qui détermine leur horizon bouché. Car les trompe-l’œil idéologiques de l’entreprise coloniale dissimulent un mouvement de capture existentielle qui arraisonne les personnages et les transforme en sujet de domination. Depuis le tournant des indépendances politiques, le traitement littéraire de ces aventures échouées continue d’interroger le temps présent. Ces êtres tendus entre des espaces et des univers de valeurs antagoniques questionnent la négociation des identités postcoloniales. Comme si, en entrant dans la fabrique du personnage colonisé, partant à la rencontre de ses mécanismes et de ses modèles, nous avions rendez-vous avec les formes contemporaines de leur développement mondialisé.