Fréhel et Yvonne George, muses contrastées de la chanson ''réaliste'' de l'entre-deux-guerres
Auteur / Autrice : | Audrey Coudevylle |
Direction : | Stéphane Hirschi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures. Cantologie |
Date : | Soutenance le 08/09/2016 |
Etablissement(s) : | Valenciennes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de cultures, arts, littératures, histoire, imaginaires, sociétés, territoires, environnement (Valenciennes, Nord ; 2007-2019) |
Communauté d'Universités et Etablissements (ComUE) : Communauté d'universités et d'établissements Lille Nord de France (2009-2013) | |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Blanckeman |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Hirschi, Ursula Mathis-Moser, Catherine Rudent, Stéphane Chaudier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ursula Mathis-Moser, Catherine Rudent |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse entend interroger les œuvres chantées de deux interprètes de la chanson française de l’Entre-deux-guerres : Fréhel (1891-1951), l’une des meilleures représentantes de la chanson dite réaliste, et la très oubliée Yvonne George (1895-1930), adulée de l’intelligentsia parisienne du milieu des années vingt. Dans cette période nuancée (des années folles aux années trente), ces deux interprètes apparaissent elles-mêmes comme des figures de contraste pour la chanson réaliste française. Fréhel, en digne héritière de Bruant, s’impose comme le porte-voix d’un collectif de la marge, tout autant qu’elle incarne une voix féminine dolente et résignée, que le public aime a superposer avec sa propre personne, d’autant mieux que le cinéma des années trente en relaie l’image. Elle est aussi la figure d’un monde révolu : celui de la Belle Epoque. Quant à Yvonne George, son côté avant-gardiste et éclectique, confère à la chanson réaliste une nouvelle dimension novatrice. La subversion s’installe dans son univers, non plus dans les images convoquées mais dans le contenu du discours véhiculé : la prostituée n’est plus une victime passive mais au contraire, l’agent du malheur qu’elle revendique. Les choix d’interprétation audacieux d’Yvonne George, couplés à une maitrise parfaite du parlé-chanté, contribuent aussi à ce renouvellement, encore assuré par des collaborations musicales ou orchestrales avant-gardistes. Aussi, l’enjeu de ce travail a-t-il consisté à montrer en quoi Fréhel et Yvonne George purent toutes deux incarner la chanson réaliste dans sa pleine diversité et apparaître comme ses meilleures muses.