Les journalistes chinois engagés dans le domaine de l’environnement : les équilibres de la critique entre acceptation et refus du politique
Auteur / Autrice : | Nolwenn Salmon |
Direction : | Xiaohong Xiao Planes, Christian Henriot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, sociétés, civilisations |
Date : | Soutenance le 06/12/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) |
Equipe de recherche : Equipe d'accueil ASIEs (Paris) | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Xiaohong Xiao Planes, Christian Henriot, Cyril Lemieux, Isabelle Thireau, Emilie Frenkiel, Jean-François Huchet |
Rapporteur / Rapporteuse : Cyril Lemieux, Isabelle Thireau |
Mots clés
Résumé
L’objet de cette recherche est de comprendre la nature de la critique portée par les journalistes de l’environnement en Chine et d’analyser comment leur activité peut se déployer dans un régime autoritaire qui s’appuie sur le progrès et l’idéologie de la modernisation pour asseoir sa légitimité. Paradoxalement, cette forme de journalisme, qui contient un fort potentiel critique face à la quête effrénée de croissance économique promue par le PCC, est née d’une impulsion interne à l’administration et au Parti dés les années 1970-1980. Cette origine fait peser un doute constant sur la finalité de la critique environnementale, et expose les journalistes à l’accusation de faire le jeu du pouvoir en dénonçant des abus locaux. Par une étude historique et sociologique de la pratique et des questionnements des journalistes de l’environnement chinois sur leur activité, j’analyse comment ils prennent en charge la tension inhérente à une critique qui ne peut jamais se placer en extériorité complète par rapport à un système de pouvoir susceptible à tout moment de la réduire au silence. Si elle est limitée par les conditions de son exercice, je soutiens que cette critique contient néanmoins une puissance réelle de changement, et j’essaie de mettre au jour l’évolution des moyens par lesquels les différents acteurs (journalistes, cadres, associations) contribuent au maintien de l’édifice tout en cherchant à le déséquilibrer en leur faveur. Je montre que la recherche d’autonomisation du journalisme environnemental a d’abord conduit à l’émergence d’un journalisme militant, puis, par réaction, à l’affirmation d’une forme de professionnalisation qui valorise le modèle de l’expert objectif, mais complique le rapport à l’engagement qui reste pourtant déterminante dans leur pratique.