Sinodicée en question : Essai d'histoire intellectuelle à partir des discours culturalistes de Zhang Junmai (1919-1931)
Auteur / Autrice : | Joseph Ciaudo |
Direction : | Frédéric Wang, Anne Cheng |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, sociétés et civilisations |
Date : | Soutenance le 01/10/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Wang, Anne Cheng, Yves Chevrier, Joachim Kurtz, Sébastien Billioud, Thomas Fröhlich |
Rapporteur / Rapporteuse : Yves Chevrier, Joachim Kurtz |
Résumé
Cette thèse de doctorat se propose d’étudier la formulation de discours à propos des «cultures/civilisations» occidentale et chinoise en Chine entre 1919 et 1931, en prenant les textes de Zhang Junmai comme point focal. La problématique centrale de ce travail est de mettre en lumière ce que j’ai appelé la «sinodicée» de Zhang Junmai, c’est-à-dire sa théorie justificatrice de la culture chinoise, théorie entendue à la fois dans son articulation conceptuelle et dans sa présentation discursive. Grâce à une étude détaillée des écrits de Zhang Junmai, ce travail offre une perspective nouvelle sur les trajectoires et les usages des expressions «culture chinoise» et «culture occidentale» dans le contexte de la Chine moderne. À travers une critique de précédents travaux peu sensibles aux problématiques soulevées par l’histoire sémantique et conceptuelle, est proposée une remise en question des principales grilles conceptuelles utilisées dans l’étude de l’histoire intellectuelle et politique de la Chine des années vingt. Face à la thèse de «la renonciation au politique» en vogue dans les travaux sur cette période, je montre au contraire que les débats autour de la notion de «culture» sous-tendent une refonte du répertoire conceptuel pour penser le monde et le politique. Chemin faisant, je montre que la sinodicée de Zhang Junmai n’est en rien un projet de type identitaire : la défense de la culture chinoise, et plus particulièrement du néoconfucianisme chez Zhang n’étant pas une valorisation d’un passé sacralisé, mais la revendication d’une indépendance chinoise et d’une capacité du peuple chinois à s’autodéterminer à travers la reconstruction du politique en Chine.