L’Association des Oulémas Musulmans Algériens et la construction de l’État algérien indépendant : fondation, héritages, appropriations et antagonismes (1931-1991)
Auteur / Autrice : | Charlotte Courreye |
Direction : | Catherine Mayeur-Jaouen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures et civilisations |
Date : | Soutenance le 28/11/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) |
Laboratoire : Centre d'Études et de Recherche sur les Littératures et Oralités du Monde / CERLOM EA 4124 | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Catherine Mayeur-Jaouen, James McDougall, Sylvie Thénault, Mohammed Hocine Benkheira, Omar Carlier, Rémy Madinier |
Rapporteur / Rapporteuse : James McDougall, Sylvie Thénault |
Résumé
Cette thèse retrace l’histoire de l’Association des Oulémas Musulmans Algériens (AOMA), de sa fondation en contexte colonial (1931) à sa réactivation dans l’Algérie des années 1990. Par sa définition de l’identité arabe et musulmane de l’Algérie, l’AOMA a joué un rôle fondamental dans la construction de l’État algérien, malgré la disparition de sa structure formelle entre 1962 et 1991. Les activités éducatives et religieuses de l’Association, son positionnement dans la guerre d’indépendance ont conditionné l’insertion de ses membres dans l’Algérie postcoloniale. L’étude des parcours des membres dirigeants de l’AOMA donne à voir les adaptations et les stratégies d’appropriation de l’héritage de l’Association. Si certains cadres de l’AOMA participèrent au gouvernement du parti unique FLN et construisirent les bases de l’islam d’État, d’autres furent des figures de la contestation du pouvoir socialiste au nom de l’islam, qui fut reprise par les mouvements islamistes naissants des années 1980.Fondée sur des sources en langues arabe et française, qui vont des archives étatiques de la période coloniale aux mémoires d’acteurs de l’AOMA, des journaux de l’Association aux revues du Ministère des Affaires Religieuses en passant par des entretiens, et sur un important travail de terrain, cette thèse se propose de questionner les clichés courants sur l’Algérie contemporaine liés à l’héritage de l’AOMA. À travers la définition de la nation et de l’islam par les Oulémas, ce sont les enjeux culturels, l’arabisation, la définition de l’islam et de sa place dans l’Algérie postcoloniale sont étudiés dans un souci constant de les resituer par rapport à l’histoire du monde arabe et musulman.