Thèse soutenue

Wang xiaobo, un « génie en dehors du système » : des jeux d'écriture au « phénomène wang xiaobo »
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Auteur / Autrice : Mei Mercier
Direction : Isabelle Rabut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations
Date : Soutenance le 20/10/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ASIES / ASIES EA 4512
établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Rabut, Angel Pino, Philippe Postel, Guilhem Fabre
Rapporteurs / Rapporteuses : Angel Pino, Philippe Postel

Résumé

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Le point de départ de notre recherche a été la compréhension du phénomène Wang Xiaobo, de sa genèse, de son amplification et de ses échos dans l’histoire de la littérature chinoise. La thèse rappelle le contexte de la société chinoise et du monde littéraire des années 1990, indispensable pour saisir ce phénomène. Sa naissance est en effet étroitement liée à l’essor de la mouvance libérale chinoise et au développement rapide du pouvoir des médias et notamment d’Internet. Plusieurs personnages ont contribué à sa genèse, parmi lesquels on trouve notamment des chercheurs en sciences sociales tels que Li Yinhe, Qin Hui et Xu Jilin. Ce phénomène a été par la suite amplifié par les médias, qui ont étiqueté l’auteur comme « martyr sur l’autel de la littérature », « intellectuel libéral », « intellectuel public », etc. Ironie du sort, c’est l’appellation octroyée par Le Quotidien du peuple, « génie en dehors du système », qui résume le mieux l’identité controversée de l’auteur. L’étude des discours souvent impressifs sur le phénomène Wang Xiaobo nous a conduite d’abord à mener des analyses textuelles afin de sonder de manière approfondie l’art romanesque de l’auteur, insuffisamment exploré malgré sa notoriété posthume durable. Son art est caractérisé par des jeux à la fois subversifs et ludiques ; il démontre aussi comment le sujet pensant qui transforme les mots se voit lui-même métamorphosé par la société et la vie. Le corpus des textes étudiés couvre les trois périodes de l’auteur : avant 1984 (« l’âge fabuleux »), entre 1984 et 1992 (« l’âge de la maturité et l’âge d’or ») et enfin après 1992 (« réécriture et renouvellement »). Ensuite, à travers l’analyse comparée des textes de l’auteur et de ceux de ses successeurs, nous avons abouti à la thèse suivante : les jeux d’écriture de Wang Xiaobo affichent les caractéristiques de l’art de la postmodernité, et ce avant même que celui-ci s’installe progressivement en Chine ; ils illustrent comment l’esprit chevaleresque des lettrés chinois s’est progressivement transformé en un esprit de « voyous », terme évolutif, polysémique mais symptomatique de notre temps.