Pronostic du patient neutropénique admis en réanimation
Auteur / Autrice : | Djamel Mokart |
Direction : | Elie Azoulay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé publique. Epidémiologie clinique |
Date : | Soutenance le 03/11/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité | |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Papazian |
Examinateurs / Examinatrices : Elie Azoulay, Laurent Papazian, Bertrand Souweine, Nicolas Molinari, Samir Jaber, Corinne Alberti, Sylvie Chevret, Norbert Vey, Michaël Darmon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bertrand Souweine, Nicolas Molinari |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le pronostic à court terme des patients d'oncohématologie admis en réanimation s'est notablement amélioré au cours des deux dernières décennies. Ces progrès sont le fait d'une diversification importante de l'arsenal thérapeutique relatif à l'oncologie et l'hématologie mais aussi d'une meilleure prise en charge de ces patients au sein des réanimations. Notre travail de recherche s'est centré sur la devenir de ces malades et les facteurs associés à celui-ci.Dans ce cadre, nous avons conduit plusieurs études observationnelles pronostiques portant sur des patients neutropéniques admis en réanimation. Nous avons montré que les facteurs indépendamment associés à la mortalité hospitalière étaient une allogreffe de moelle, le recours à la ventilation mécanique invasive, le recours à l'épuration extra-rénale ainsi qu'une documentation microbiologique positive. De plus, chez les patients neutropéniques admis en réanimation pour sepsis sévère/choc septique, les facteurs indépendamment associés à la mortalité en réanimation étaient une antibiothérapie initiale inappropriée, un délai d'initiation de l'antibiothérapie en réanimation > 1h, une documentation microbiologique positive à bacille gram négatif non fermentant et à un score SOFA élevé dès l'admission en réanimation. La désescalade du traitement antibiotique initial, réalisable dans 44% des cas,était sans répercussion significative sur le pronostic à court et long-terme. Enfin, chez les patients neutropéniques admis en réanimation pour détresse respiratoire aiguë, le seul facteur indépendant associé à la mortalité hospitalière était le recours à la ventilation mécanique alors que l'utilisation de corticostéroïdes les jours précédant l'admission en réanimation et l'une admission dans un contexte de sortie d'aplasie étaient protecteurs.Finalement, nous avons montré dans une récente revue de la littérature que le pronostic du patient d'oncohématologie admis en réanimation s'était amélioré au cours du temps et que la neutropénie ne semblait pas être un facteur pronostique dans ce contexte.En conclusion, nous avons montré que le patient neutropénique est à haut risque de complications sévères infectieuses, respiratoires et immunologiques. Ces complications impactent le pronostic des patients de manière significative. Nos résultats vont donner lieu à plusieurs essais randomisés chez le patient neutropénique admis en réanimation notamment autour de la désescalade antibiotique au cours du sepsis et des stratégies d'oxygénothérapie en cas de détresse respiratoire.