Thèse soutenue

La liberté dans les mémoires féminins au XVIIe siècle
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Auteur / Autrice : Laurène Gervasi
Direction : Pascal Debailly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance le 04/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Béatrice Guion
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuèle Lesne-Jaffro, Claire Quaglia
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Guion, Marc Hersant

Résumé

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Madame de Motteville et la duchesse de Montpensier sont deux aristocrates contemporaines. La première est dame de compagnie d’Anne d’Autriche ; la seconde est cousine germaine de Louis XIV. Témoins des bouleversements liés à la Régence et à la Fronde, elles sont conduites à des questionnements parallèles. Si elles se sont passionnément intéressées à l’histoire de leur époque, elles ont fait des choix de vie individuelle qui les distinguent du commun des femmes. Chacune a adopté une forme de célibat. Ces choix de vie ont forgé en elles le désir de liberté. Ce qui crée le plus intensément leur sororité littéraire reste l’écriture de Mémoires. L’histoire les a invitées à s’interroger sur l’identité nobiliaire. La Fronde va être l’occasion historique pour la Grande Mademoiselle de revendiquer les valeurs menacées par les évolutions politiques. En cela, elle ne partage pas les idées politiques de Madame de Motteville qui va s’employer à soutenir le pouvoir légitime dans ses Mémoires. Simultanément se pose aux deux auteures la question de leur identité féminine. Madame de Motteville et Mademoiselle mettent en scène, dans leurs Mémoires, l’oppression dont les femmes sont victimes et qui tient au fonctionnement patriarcal de la société. Une fois Louis XIV au pouvoir de manière effective, les rêves de libération féminine s’évanouissent. D’où la tendance des deux mémorialistes à formuler une expérience individuée de la liberté. Le statut de femme libre peine à exister sur le plan public. Mais il demeure possible de l’inventer dans le cadre de la sphère privée. Elles vont se frayer un chemin vers la liberté en réinventant à leur manière le destin féminin, sans pour autant déboucher sur un véritable féminisme, leurs valeurs demeurant sous certains angles empreintes de traditionalisme. À l’intérieur de cette sphère privée, l’écriture mémorialiste circonscrit un deuxième espace dans lequel leur quête de liberté prend corps et s’épanouit.