Penser, l'écologie depuis le monde caribéen : Enjeux politiques et philosophiques de conflits écologiques (Martinique, Guadeloupe, Haïti, Porto Rico)
Auteur / Autrice : | Malcom Ferdinand |
Direction : | Étienne Tassin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques. Philosophie politique |
Date : | Soutenance le 30/09/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de changement social et politique (Paris ; 2014-...) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Larrère |
Examinateurs / Examinatrices : Émilie Hache, Myriam Cottias, Bruno Villalba | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Justin Daniel |
Mots clés
Résumé
Comment penser l’écologie depuis le monde caribéen ? Quelles sont les spécificités d’une conceptualisation des enjeux écologiques depuis les sociétés postcoloniales caribéennes ? Cette thèse est une réponse à ces questions à partir d’une approche interdisciplinaire. Elle débute par une enquête historique sur les fondations politiques et écologiques du monde colonial caribéen dans son rapport aux humains et aux non-humains. Elle se poursuit par une enquête sociologique de conflits écologiques contemporains dans la Caraïbe. Celle-ci comprend une étude approfondie des enjeux politiques et philosophiques de la contamination de la Martinique et de la Guadeloupe par des pesticides utilisés dans les bananeraies, dont le chlordécone. L’analyse des critiques et des mobilisations collectives locales révèle une pensée de l’écologie qui remet en cause une constitution coloniale du monde caribéen : une écologie décoloniale. Par ailleurs, une attention est portée à certaines politiques de préservation écologique qui exacerbent les discriminations politiques et les inégalités sociales, à l’instar de projets de reforestation en Haïti, et de la réserve naturelle de Vieques à Porto Rico. Enfin, une enquête littéraire montre comment un discours écologique global s’articule à un imaginaire de l’esclavage colonial et ses figures, telles le navire négrier et le Nègre Marron, qui structurent des rapports à la terre, à la nature et au monde. Ces trois approches esquissent les caractéristiques d’une écologie caribéenne cherchant à habiter la terre et à faire monde. Ces expériences me permettent de proposer une pensée de l’écologie qui a le monde comme horizon : une écologie-du-monde.