Thèse soutenue

Le racisme colonial : de l'esclavage à la politisation. Le cas de l'association antiraciste Les Indivisibles (2007-2012)

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Auteur / Autrice : Louisa Baralonga
Direction : Florence Giust-Desprairies
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 30/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de changement social et politique (Paris ; 2014-...)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Muriel Molinié
Rapporteurs / Rapporteuses : Nacira Guénif Souilamas, Béatrice Mabilon-Bonfils

Résumé

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Des sociétés esclavagistes à nos jours, ma recherche-intervention développe une pensée de l’imaginaire du racisme colonial. Au moment de la IIIe République, j’ai identifié le renforcement d’un imaginaire politique fonctionnant avec ce que j’ai nommé l’imaginaire social figuredunoir, comme récit mythique d’individus réunis et forts face à des individus isolés, séparés et sans valeurs. Dans le cadre de mon investigation au sein de l’association Les Indivisibles (2007), j’ai réalisé, après une phase d’observation, 21 entretiens sociobiographiques afin d’identifier comment ce récit avait contribué à sa fondation. L’association s’étant constituée en réaction aux discours médiatiques et politiques sur les émeutiers de 2005, j’ai porté attention aux processus inconscients allant de ces émeutes urbaines à la réunion de membres fondateurs. Cette analyse m’a permis de dégager que des phénomènes d’amplification ont activé des motions phobiques liées à la peur de l’infériorisation raciale et de la barbarie qui se sont trouvées compensées, au plan imaginaire, par la proclamation, à nouveaux frais, d’une République une et indivisible, d’où le choix du nom de l’association : Les Indivisibles. De 2007 à 2013, j’ai repéré qu’entre les membres fondateurs et les sympathisants, ce récit imaginaire collectif était mis en travail - notamment au moment de l’année anniversaire du groupement - ce qui m’a donné d’explorer le rapport à la colonisation et au racisme des interviewés. Ainsi, j’ai identifié qu’aux niveaux institutionnel, intergénérationnel et subjectif, l’intériorisation des hiérarchies raciales et l’incorporation de traumatismes liés à l’extermination et aux persécutions forment les processus spécifiques du racisme colonial contemporain.