Maltraitance et bientraitance des jeunes au Groenland : de l'éducation traditionnelle inuit (XVIIe-XXe siècles) à l'actuelle maison d'enfants d'Uummannaq
Auteur / Autrice : | Jean-Michel Huctin |
Direction : | Pascal Dibie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie et sociologie |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris2000-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Résumé
Cette thèse est une anthropologie de la maltraitance des jeunes Inuit et de leur bientraitance familiale et institutionnelle, principalement au Groenland. Sujet sensible et longtemps négligé, la lutte contre les carences éducatives, les violences physiques, psychologiques et sexuelles y est devenue l'un des plus grands défis, bien que l'éducation familiale ait été caractérisée par une grande affection pour les enfants. La première partie ethnohistorique révèle les pratiques bientraitantes de l'éducation traditionnelle inuit du XVIIe au XXe siècle, semblables en Alaska, au Canada et au Groenland. La deuxième partie, également ethnohistorique et circumpolaire, montre que les communautés anciennes étaient conscientes de la maltraitance. Celle-ci était sporadique et principalement due à la survie en Arctique. La troisième partie propose une « épidémiologie anthropologique » expliquant les formes actuelles de maltraitance au Groenland, devenues endémiques malgré l'amélioration des conditions de vie et de leur traitement. La quatrième partie présente l'étude ethnographique sur plus de dix ans d'une institution résidentielle groenlandaise réputée bientraitante : la Maison d'enfants d'Uummannaq (nord-ouest). Ses activités socio-éducatives (basées sur des ressources locales ou interculturelles) favorisent l'estime de soi et la résilience des jeunes placés, grâce à un environnement familial et communautaire, aux multiples expériences socialisantes développant leur personnalité, leur identité culturelle et préparant leur avenir. L'étude des anciens résidents adultes révèle leur reconnaissance envers l'institution et l'importance du maintien des liens lorsqu'ils deviennent autonomes.