La marche de l'inquiétude : de jeunes Chiliens à Paris
Auteur / Autrice : | Belén Rojas Silva |
Direction : | Michel Maffesoli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 10/05/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019) |
Laboratoire : Techniques et enjeux du corps / TEC - EA 3625 | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Martin Rabot |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Maffesoli, Jean-Martin Rabot, Rosi Braidotti, Angel Enrique Carretero Pasín | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Martin Rabot, Rosi Braidotti |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L'objectif central de cette recherche est de rendre compte des potentialités de la mobilité pour habiliter les processus de transformation à l'intérieur des sujets. Autrement dit, cette thèse doctorale concerne une recherche sur les possibilités des migrants de devenir sujets en mouvement ou « nomades » (Maffesoli, 1997, 2001 ; Braidotti, 2004, 2011). Donc, au niveau théorique, s'intègrent d'une part des perspectives à propos de la subjectivité des migrants qui « dénaturalisent » les déplacements comme processus exclusivement déterminés par des raisons économiques et, de ce fait, l'individualisme des migrants et la valorisation des déplacements en eux-mêmes ; et, d'autre part, des lectures sur une subjectivité qui migre aussi, lesquelles, sans travailler directement le phénomène des migrations, nous accompagnent au moment de réfléchir à la pluralité des motivations migratoires et des manières d'exercer la mobilité, mais au-delà de cela, elles se montrent attentives aux possibilités des mutations des sujets à partir du contact avec l'altérité et à la façon dont ses changements sont imbriqués avec des nouvelles formes du lien social. Au niveau méthodologique, l'enquête est centrée sur les récits de ces jeunes Chiliens (hommes et femmes, entre 18 et 35 années, habitants de la région parisienne) obtenus à partir de la technique d'entrevue approfondie semi structurée. Ainsi, ont été réalisés 54 entretiens : 45 correspondant à notre échantillon théorique et 9 entretiens qui dépassent cet échantillon, et que nous avons estimés comme complémentaires. L'échantillon théorique a été définie selon les critères de nationalité chilienne (unique ou partie de multiples appartenances nationales), d'âge (18-35 ans), d'indépendance (migrations hors d'un cadre familial d'origine) et de permanence en destin migratoire (3 ans minimum). Le traitement des données a été effectué en accord avec la proposition de « constructions de récits » de Barbara Biglia et Jordi Bonet-Martí (2009), qui, en mettant en valeur la connaissance située et dialogique, nous a permis de développer un exercice de multi-positionnement des sujets durant la migration, à partir de la considération des sens mis en jeu par les protagonistes de l'expérience. Ainsi, cette recherche, située à l'échelle de la vie quotidienne, se concentre sur les compréhensions de l'immigration qui émergent depuis la rencontre avec l'altérité extérieure, ensuite, sur les récits de la rencontre avec une altérité intérieure à travers l'expérience migratoire ; et enfin, les conséquences de ces deux processus par rapport à la définition des appartenances. Notre propos est de confronter les notions sur l'immigration qu'ont les migrants eux-mêmes aux distinctions traditionnelles utilisées pour classifier les migrations (occupation, durée, etc.) afin d'arriver à nouveaux entendements sensibles à la complexité et au dynamisme des expériences particulières parmi des étrangers. Ainsi, en reprenant les limites tracées par des interprétations traditionnelles et les sens exprimés par des migrants, nous voulons nous approcher du potentiel de la migration pour habiliter des processus de transformation, dans la perspective de ce qu'il est possible de « devenir » individuellement et collectivement.