Auteur / Autrice : | Camille Labbioui-Harrison |
Direction : | Boutros Hallaq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et civilisations orientales - Arabe |
Date : | Soutenance le 13/12/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Etudes Arabes et Orientales (Paris) |
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Kadhim Jihad Hassan |
Examinateurs / Examinatrices : Boutros Hallaq, Kadhim Jihad Hassan, Yves Gonzalez-Quijano, Edgard Weber, Heidi Toelle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Gonzalez-Quijano, Edgard Weber |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les personnes ayant subi la colonisation, survécu aux troubles qui précèdent les indépendances, et pu profiter du retrait colonial en adoptant ses modèles ne sont pas en peine d’identité. Mais ceux qui n’ont pu le faire faute d’opportunité ou d’adaptabilité, ou du fait de leur âge, sont aptes à rejeter ces modèles requérant l’abandon des traditions vestimentaires ou autres, celles qui leur conféreraient une identité, croient-ils, si la collectivité redevenait homogène. Zahra la triste protagoniste de ʿAm al-fil, de la Marocaine Laylā Abū Zayd, ettrois des quatre vieux protagonistes de ʿUššāq Bayya, du Tunisien al-Sālimī, partagent cette hantise de pureté culturelle au point de se rendre encore plus malades qu’ils ne le sont, surtout à propos de l’argent qui « pourrit tout ». Zahra n’est ni tendre ni sensuelle, et son mariage cesse quand son mari, soudain enrichi, prend une maîtresse ; et les trois autres entretiennent secrètement un fantasme sexuel sur une même femme sans qu’elle le sache, ce qui perce au jour tandis que le fils du quatrième, un émigré enrichi en Allemagne, décide de l’épouser. Zahra finit par se tourner exclusivement vers Dieu pour s’assurer le paradis tandis que les vieillards vivent dans la terreur de l’enfer. Que ceux qui ont eu la jeunesse la plus douce en guérissent avant de mourir désigne la véritable altérité. C’est la perversité d’une tradition que valident des croyances religieuses terrifiantes, laquelle empêche l’amitié entre garçons et filles et les marie sans souci des goûts et aptitudes, puis invite les hommes à maltraiter femme et enfants pour compenser. Comme peu guérissent de leur enfance, le cycle recommence et la tradition se perpétue