Thèse soutenue

Quand les dieux entrent en scène : pratiques rituelles afro-cubaines et performances scéniques à La Havane au lendemain de la Révolution
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Auteur / Autrice : Salomé Roth
Direction : Hervé Le Corre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature hispano-américaine
Date : Soutenance le 09/12/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de Recherche Interuniversitaire sur l'Amérique Latine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Dominique Gay-Sylvestre
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Le Corre, Dominique Gay-Sylvestre, Florence Olivier, Kali Argyriadis, Jean-Marie Pradier, Christilla Vasserot

Résumé

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Ce travail porte sur les performances scéniques qui naquirent à Cuba de la rencontre entre l'idéologie marxiste, officiellement adoptée par le gouvernement depuis 1961, et les religions afro-cubaines, pratiquées sur l'île depuis l'arrivée des premiers esclaves africains. D'un côté, le gouver-nement révolutionnaire entreprit de transformer les rituels afro-cubains en folklore national, tout à la fois pour en neutraliser la portée religieuse et pour les intégrer au patrimoine d'une nation en pleine construction. De l'autre, il exigea au fil des années un militantisme croissant de la part des artistes et notamment des dramaturges, auxquels il était demandé de produire un théâtre social, au service d'une cause politique résolument athée. Ces deux univers, celui des rituels afro-cubains et celui du théâtre engagé, étaient donc a priori bien distincts. Certains dramaturges entreprirent cependant de les mettre en contact : Carlos Felipe (Réquiem por Yarini, 1960/1965), José Ramón Brene (Santa Camila de la Habana Vieja, 1962), José Triana (Medea en el espejo, 1960 et La muerte del Ñeque, 1964), Eugenio Hernández Espinosa (María Antonia, 1964/1967) et José Milián (Mamico Omi Omo, 1965). Leurs approches et leurs objectifs sont très variés mais d'une manière ou d'une autre tous en vinrent, par le détour théâtral, à restituer au langage rituel l'efficacité qu'il avait perdue sur les scènes folkloriques et à produire, le plus souvent involontairement, un théâtre qui s'apparente à de maints égards au théâtre de la Cruauté théorisé par Antonin Artaud, ce théâtre de « l'invisible rendu visible » - théâtre justement décrié par les autorités révolutionnaires.