Rester au village. Une génération à l’épreuve des changements économiques, politiques et familiaux au sud du Mexique (1943-2014)
Auteur / Autrice : | Alicia Rinaldy |
Direction : | María-Eugenia Cosío-Zavala |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 14/12/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques | |
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III) | |
Jury : | Président / Présidente : Odile Hoffmann |
Examinateurs / Examinatrices : María-Eugenia Cosío-Zavala, Odile Hoffmann, Capucine Boidin-Caravias, Françoise Lestage, Hubert Carton de Grammont, Pascal Sebille |
Mots clés
Résumé
À partir d’une enquête ethnographique réalisée dans la région caféière du Soconusco, au sud du Chiapas, cette thèse contribue à la compréhension des mutations profondes des mondes ruraux mexicains et en particulier celles qui ont touché l’ejido. Elle documente les trajectoires économiques, politiques et familiales d’hommes et de femmes d’une génération charnière, née dans les années 1950, ayant vécu deux moments historiques distincts : une première socialisation structurée autour de la production agricole de la parcelle et de l’ejido, qui ont imposé un certain nombre d’obligations et contribué à construire des identités de genre spécifiques ; puis, à partir de la décennie 90, dans une nouvelle étape de son cycle familial, cette même génération fait face à des processus de désagrarisation et d’individualisation des marchés du travail et des interventions étatiques. Au sein du village, les familles rencontrées agrègent désormais des trajectoires laborieuses plus diverses, plus tertiaires et moins agraires, mais aussi précaires et incertaines, fortement différenciées selon les individus, ainsi que le support familial dont ils sont issus et dont ils disposent. Il s’agira de comprendre comment, dans ce nouveau contexte, certains parviennent à « rester au village » à travers l’analyse des territoires familiaux perpétuant l’ancrage local. Cette thèse donne à lire les expériences vécues de la sédentarité et leur mise en récit par une génération dont les premiers cadres de socialisation sont aujourd’hui profondément remis en question. Les hommes et les femmes rencontrés reconfigurent alors leurs affiliations symboliques, leurs appartenances familiales et villageoises.