Thèse soutenue

"Traduire en images" ? poétiques du film et de la lettre chez Pier Paolo Pasolini, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, et Béla Tarr

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Auteur / Autrice : Damien Marguet
Direction : Sylvie Rollet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 23/05/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Antonio Somaini
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Rollet, Antonio Somaini, Pierre-Damien Huyghe, Hervé Joubert-Laurencin, José Moure

Résumé

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Lors de la préparation de L’Évangile selon Matthieu (1964), Pier Paolo Pasolini indique dans une lettre au théologien Lucio Caruso qu’il ne souhaite pas adapter le texte biblique mais le « traduire fidèlement en images ». Adapter une œuvre littéraire pour le grand écran consiste généralement à en extraire un « contenu » à partir duquel un scénario sera développé. Or, c’est à l’œuvre matthéenne que le cinéaste souhaite nous ramener, non à l’histoire du Christ. Il va ainsi s’attacher à traduire la poésie du texte au moyen du cinéma. Le concept de traduction auquel Pasolini fait appel ne désigne-t-il pas un mode de relation aux œuvres dont pourraient relever d’autres films réalisés à partir de sources écrites ? C’est ce que cette thèse entend vérifier en rapprochant l’expérience de L’Évangile du travail entrepris par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub à partir de plusieurs textes et de la relation entretenue par le cinéma de Béla Tarr aux écrits de László Krasznahorkai. À travers ces démarches apparaît la possibilité d’une altération formelle du film par le texte. Elles nous font passer du régime de la translation, qui sous-tend la majorité des théories de l’adaptation, à ceux de la reprise et de la métamorphose. Que ce concept de traduction puisse éclairer certains aspects de la pratique cinématographique, c’est ce que je chercherai simultanément à démontrer. La vision d’un film tient d’une énonciation continue où s’éprouve la langue. Aussi, envisager le cinéma comme un espace traductif, c’est y voir un lieu possible de redistribution des positions et de reconfiguration des énoncés. Cette poétique du traduire est une politique, qui engage une conception de la création artistique.