Thèse soutenue

Perspectives autour de l'exercice d'un corps au cinéma

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Livio Caputo
Direction : Bruno-Nassim Aboudrar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique et sciences de l'art
Date : Soutenance le 22/01/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Philippe Dubois
Examinateurs / Examinatrices : Bruno-Nassim Aboudrar, Philippe Dubois, Barbara Le Maître, Bertrand Prévost

Résumé

FR  |  
EN

Le corps du spectateur est au centre d’une antinomie récurrente dans les théories de l’art, l’œuvre doit d’abord émouvoir l’esprit et, dans la relation qu’elle établit avec son observateur, le corps n’est qu’un intermédiaire qui ne doit pas être trop sollicité. Cependant, certaines œuvres semblent remettre en cause cette relation et altérer le statut du spectateur en cherchant à surprendre l’esprit pour émouvoir le corps. Définir le cinéma comme paradigme d’un dispositif d’immersion fictionnel s’inscrivant dans une chronologie en dehors de toute spécificité historique, permet alors de considérer autrement la position de face à face entre l’œuvre projetée et son spectateur en les incluant dans la structure même du dispositif. L’œuvre projetée apparaît comme variable d’un système clos, lui-même laboratoire de l’exercice de la perception humaine dont les conditions sensationnelles expérimentales rejoignent les conditions réelles dans certains cas particuliers. L’étude de trois sensations distinctes isole certains cas spécifiques et conduit à l’établissement et à l’observation des différentes altérations que subit le statut du spectateur dont le corps est également partie prenante de la réception de l’œuvre.De l’analyse du vertige, défini comme sensation complexe, émerge la filiation du paradigme exploré ainsi que la possibilité de contourner cette dichotomie cartésienne. Les larmes et leur dualité, le rire et la tristesse, redéfinies comme symbole d’un complexe de sensations, attirent l’attention sur la possibilité d’une double appréhension d’une œuvre d’art, l’une psychologique, l’autre physiologique. Enfin le dégoût, une sensation simple, pose le cas limite dans lequel l’esprit du spectateur est piégé et où seul son corps lui permet d’appréhender ce monde qui le submerge.