Imaginaires nationaux et dynamiques transnationales : étude du cinéma hatke en Inde
Auteur / Autrice : | Mélanie Le Forestier |
Direction : | Pierre Molinier, Claire Chatelet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 15/09/2016 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherches appliquées en sciences sociales (Toulouse ; 1983-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Kiyindou |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Molinier, Claire Chatelet, Alain Kiyindou, Bruno Ollivier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Kiyindou, Bruno Ollivier |
Mots clés
Résumé
Le cinéma indien est structuré en plusieurs industries cinématographiques régionales autonomes, chacune s’appuyant sur des caractéristiques linguistiques et socioculturelles différentes. Ce contexte est traversé par des problématiques identitaires conflictuelles, dont celle du rapport au national. Le cinéma hindi (Bollywood) est souvent présenté comme le cinéma national en Inde, aux dépends des « autres » cinémas régionaux. Peut-on toutefois parler de cinéma « national » en Inde ? Nous avons voulu examiner cette question à travers l’étude d’une forme cinématographique émergente que nous avons définie comme « cinéma hatke ». Ce nouveau concept opératoire met en évidence la singularité de ce cinéma qui se présente comme un mouvement contre-hégémonique participant à la construction d’un point de vue alternatif sur la modernité indienne. Une méthodologie constructiviste et médiaculturelle permet d’interroger le cinéma hatke dans toute sa complexité. Cette recherche s’appuie sur une étude filmique d’un corpus de neuf films et une analyse des discours médiatisés des acteurs de la production en Inde. Une première partie développe un cheminement théorique et critique partant de la pensée de Gramsci jusqu’aux Cultural Studies indiennes pour questionner différents concepts au regard de notre objet de recherche (hégémonie/contre-hégémonie, culture populaire, cinéma national). Dans une deuxième partie, nous avons mené l’analyse de l'hégémonie du cinéma hindi, en tant que forme esthétique et en tant qu’industrie culturelle, à travers sa relation à l’imaginaire national dominant. Il s’agit ensuite d’étudier les multiples médiations (techniques, discursives, sociales et communicationnelles) contribuant à définir le cinéma indépendant comme un cinéma hatke, c'est-à-dire comme un espace de résistance au sein d'un espace culturel national et transnational. Une dernière partie porte plus spécifiquement sur une analyse filmique révélant la dimension contre-hégémonique de ce cinéma par rapport à Bollywood et aux instances de pouvoir.