Thèse soutenue

Mobilités écopoétiques et écritures de la nature : espace et paysage dans la littérature contemporaine en français

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hannes De Vriese
Direction : Jean-Yves LaurichessePierre Schoentjes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance le 20/09/2016
Etablissement(s) : Toulouse 2 en cotutelle avec Universiteit Gent
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Bruno Blanckeman
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Laurichesse, Pierre Schoentjes, Anne Simon, Lorna Milne, Sylvie Vignes
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Simon

Mots clés

FR  |  
EN  |  
NL

Résumé

FR  |  
EN  |  
NL

Cette étude s’interroge sur l’écriture de la nature dans la littérature contemporaine en français. À partir d’un corpus de textes pris dans la littérature européenne (Chevillard, Michon, Mingarelli, Ollier, Réda, Rouaud, Simon, Tesson, Trassard) et antillaise (Chamoiseau, Glissant, Maximin), l’auteur examine comment la menace écologique influe sur la géographie littéraire et plus généralement sur la représentation de l’espace. Le cadre théorique utilisé à cet effet se nourrit, d’une part, de l’écocritique nord-américaine et s’inscrit, d’autre part, dans l’écopoétique, plus à même de rendre compte de la littérature en français. La recherche démontre que la conscience écologique va de pair avec une nouvelle conception du monde qui met à mal les représentations traditionnelles de l’espace. L’exploration de l’espace sauvage ne conduit dès lors pas à une célébration d’un paysage sublime, mais associe les découvertes du voyageur tout au plus à un sublime suspendu, tremblé et par là provisoire. De même, le récit préhistorique ne recourt pas aux stratégies littéraires du roman préhistorique traditionnel. Plutôt que de procéder comme ce dernier à la représentation du temps préhistorique et que de montrer l’arrivée triomphante de l’homme, le récit contemporain se livre, au contraire, à une enquête incertaine autour de la trace humaine dans l’espace. Il apparaît ainsi un décalage entre la relativité de l’histoire humaine et la permanence du temps géologique. La littérature met en avant la nécessaire reconfiguration des représentations traditionnelles de l’espace et remet en cause la place centrale que l’homme s’attribue. Il s’agit pour les textes de montrer en quoi la géographie apparaît comme une entité plastique et mobile, comme en témoigne par exemple le motif du jardin qui réconcilie les efforts d’aménagement de l’homme et l’énergie désordonnée de la nature. L’esthétique contemporaine relève alors d’une mobilité écopoétique en signe d'une nouvelle empathie avec le monde.