Thèse soutenue

La farce ou La condition humaine post-tragique : une clinique psychanalytique du lien social du Liban

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Dina Besson
Direction : Marie-Jean Sauret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie
Date : Soutenance le 04/07/2016
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Cliniques psychopathologique et interculturelle (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Pascale Macary
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Jean Sauret, Alain Abelhauser, Jacques Cabassut
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Abelhauser, Jacques Cabassut

Résumé

FR  |  
EN

En 1920, au sortir de la Grande Guerre qui sonna le glas de quatre siècles de domination ottomane, le Grand Liban fut proclamé, d’abord mandaté par la France, avant que le pays n’obtienne l’indépendance politique, en 1943. La politique économique libérale propre au Mandat français s’imposa alors, préfigurant le style gouvernemental qui s’instituera durant les trente glorieuses de la République. Cette période s’achèvera avec la guerre du Liban en 1975, faisant émerger des forces miliciennes avec leur corrélat de découpage géographique et social. Ainsi, en guise de réponse au délabrement des institutions symboliques régissant le lien social, l’on assista au surgissement d’une langue provocatrice, dont on trouve une anticipation dans les inventions littéraires de grands auteurs (Ionesco, Céline). Nous allons ici soutenir que ce qui a permis au vivre-ensemble libanais de résister à toutes les colonisations, à la domination du discours capitaliste, puis au désastre de la guerre, procède d’une tournure de l’esprit relevant du registre de la farce. Conçue dans cette recherche comme une modalité contemporaine du rire, elle semble être une réponse à la faillite des ontologies au temps de la postmodernité. Or ce style subjectif, tel que nous le débusquerons dans le parler des sujets libanais, loin d’être une idiosyncrasie libanaise, une sorte de « folie » isolée, pourrait être annonciateur d’un mode d’être au monde voué à se généraliser bien au-delà des frontières du Liban.